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  L'ALGÉRIE SOUS LE SECOND EMPIRE (1851-1870)  
     
  
le résultat fut nul : le nombre des feux fut d'abord réduit à 40, puis les maisons et les lots furent finalement vendus surtout aux indigènes. La concession de l'Oued-Dekri (2 000 hectares), dans la région de Constantine, attribuée à MM. Joly de Brésillon, Héraud et Marill par un décret du 16 décembre 1854, ne fut pas plus heureuse. De 1850 à 1860, plus de 50 000 hectares furent ainsi répartis entre 51 concessionnaires.
 

LA PETITE COLONISATION

 
Randon était personnellement partisan du peuplement démocratique et de la petite propriété : " Dans l'ensemble des faits de la colonisation, écrivait-il en 1857, il en est un qui domine tous les autres, c'est le succès incontestable et presque immédiat de la petite propriété. C'est surtout la petite propriété quia contribué, plus que tout autre système, au peuplement agricole du pays. Moins préoccupé que le grand propriétaire de la cherté et de la rareté de la main-d'œuvre étrangère, dont il a moins besoin, le petit propriétaire, installé dans les villages ou ailleurs, s'établit de sa personne, cultive de ses bras, bâtit de ses deniers et forme souche d'une génération destinée à vivre sur le sol. C'est donc à l'installation du plus grand nombre de colons de cette catégorie que l'administration doit s'attacher particulièrement. "

Un certain nombre de villages nouveaux sont installés pendant cette période. L'aire d'expansion de la colonisation s'étale peu à peu. Dans le département d'Alger, le peuplement de la Mitidja s'achève par l'Est et l'extrême Ouest; en 1852 sont fondés Sidi-Moussa près de l'Arba et Chaïba près de Koléa, en 1853 Aïn-Taya et Matifou, en 18541a Reghaïa. La colonisation remonte l'Oued Djer, s'installe dans le haut Chélif, aborde la plaine d'Aumale et les premiers contreforts kabyles. En Oranie, de nouveaux villages ferment le cercle autour de la Sebkha, montent sur le Tessala, s'avancent dans le bas Chélif et le Dahra. A l'Est, les plateaux de Sétif et de Constantine, les coteaux de Guelma se peuplent peu à peu. On fait des essais de peuplement régional; Aïn-Benian, devenu Vesoul-Benian, reçoit des émigrants de la Haute-Saône, Aïn-Sultan des Alsaciens et des Provençaux, Bled-Touaria des Alsaciens et des Lorrains. On continue à faire appel aux éléments étrangers, notamment aux Allemands, qui peuplent Sidi-Lhassen, Oued-el-Hammam, Aïn-Sidi-Chérif dans la province d'Oran, Penthièvre et Guelaat-bou-Sba dans la province de Constantine. On complète la dotation des anciens centres et on agrandit leur territoire, on les pourvoit de chemins, de fontaines, de norias, de moulins.

 
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