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  L'ALGÉRIE SOUS LE SECOND EMPIRE (1851-1870)  
     
  
Elle marquera la limite extrême que nous ne saurions dépasser sans exagération. "
Trois colonnes furent formées : l'une à Djelfa, aux ordres de Yusuf ; une autre à El-Biodh (Géryville), commandée par Pélissier, une troisième à Bou-Sahaa avec Mac-Mahon, pour couvrir la région de Biskra. Les colonnes réunies de Yusuf et de Pélissier entreprirent le siège de Laghouat et s'en emparèrent le 4 décembre 1852, après un assaut presque aussi meurtrier que celui de Zaatcha. Nos pertes étaient élevées; le 2e zouaves avait 60 hommes hors de combat ; le général Bouscaren, légendaire par sa bravoure et son affabilité, le commandant Morand, non moins chevaleresque et héroïque, moururent des suites de leurs blessures.
La question se posait de savoir s'il fallait occuper définitivement Laghouat. Pélissier consulté se prononça affirmativement : " Pour avoir la paix dans le Tell, dit-il, il faut être maître du Sahara, sinon il faut s'attendre à y voir renaître des orages. Tout s'étaie en Algérie; si une partie de l'édifice est mal assise, tout est bientôt compromis. Il faut donc arriver au plus tôt à une administration française et à un commandement immédiat des tribus sahariennes, comme complément de ce qui existe dans le Tell. "
BOUSCAREN (d'après une aquarelle de Phillippoteaux).
On pensa un instant à détruire Laghouat et à raser la palmeraie; pendant plusieurs jours on travailla à couper les palmiers, et on voit encore dans l'oasis la grande avenue qui fut ainsi pratiquée.
" Il y avait trois partis à prendre, dit Randon : nous établir dans la ville et en faire un poste avancé vers les régions sahariennes, l'abandonner en laissant à ses anciens habitants le soin de la relever de ses ruines, enfin raser la ville, détruire les jardins et nous débarrasser ainsi du soin de sa conservation et de l'inquiétude que plus tard elle pourrait encore nous donner. Le dernier de ces projets eût été un acte de vandalisme et l'abandon de toute intervention directe dans le Sud; le second aurait permis au Chérif de reprendre l'œuvre que nous avions interrompue et de s'assurer d'un point d'où il pût dominer le Sahara.
 
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