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Le seul parti vraiment digne de
nous était donc de conserver Laghouat et d'y compléter notre
installation en lui donnant le caractère de la permanence. Si
nous perdions cette occasion favorable, nous revenions à ce
système d'occupation restreinte condamné depuis longtemps,
et dont avait fait justice le maréchal Bugeaud par cet
aphorisme si vrai qu'en Algérie pour être maître de quelque
chose, il faut tout posséder. |
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L'occupation de Laghouat rentrait
d'ailleurs dans le plan général que le gouverneur s'était
proposé : celui d'étendre notre domination sur le Sud
jusqu'à ses limites naturelles aussi bien que sur la Kabylie,
afin de compléter la conquête de l'Algérie. Laghouat n'est
pas seulement une position militaire importante, c'est aussi
une station commerçante au centre du Sahara; elle est
l'entrepôt des tribus nomades qui y transportent leurs dattes
et prennent en échange des chargements de blé; elle
deviendra le grand marché des laines et celui des produits de
nos manufactures, qui, par l'intermédiaire des Beni-Mzab,
seront transportés à Rhadamès et à Rhat, à la limite du
Soudan. "
L'opinion de Randon, appuyée sur des raisons politiques très
défendables et sur des raisons économiques beaucoup moins
solides, finit par prévaloir. |
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