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Le général Rivet,
chef d'état-major du gouverneur général, vint étudier la
question sur place et fit décider l'occupation permanente. La
garnison comprit 800 fantassins, un escadron de cavalerie, une
section d'artillerie ; deux forts, qui reçurent les noms de
Bouscaren et de Morand, furent construits sur l'arête
rocheuse qui domine la ville ; l'organisation du cercle fut
confiée au capitaine du Barail. |
Dès le début, notre établissement à Laghouat nous amena à
intervenir chez les Mozabites. Ces puritains de l'Islam,
derniers héritiers des Kharedjites qui avaient émigré de
Tiaret à Ouargla au huitième siècle et dans la Chebka du
Mzab au douzième siècle, ont toujours joué en Algérie un
rôle économique important. Leurs sept villes, situées à
200 kilomètres au Sud de Laghouat, qui comptent 20 000
habitants et 180 000 palmiers, sont un entrepôt de
marchandises où les nomades viennent se ravitailler, sans
préjudice du commerce que beaucoup d'entre eux exercent dans
les villes du Tell. Avant l'occupation française, ils
payaient un droit de protection aux Larbâ et aux autres
nomades pour pouvoir gagner le Tell; tous les ans, en avril,
une caravane mozabite, escortée par les Larbâ et les
Oued-Naïl, allait ravitailler les oasis. Du temps des Turcs,
une caisse de réserve, alimentée par leurs cotisations,
surveillée par leur amin, servait à payer les dettes des
Mozabites qui avaient quitté le Tell sans faire face à leurs
engagements et à aider ceux qui se trouvaient dans la
misère. Après la prise de Laghouat, redoutant des
représailles en raison de l'hospitalité qu'ils avaient
donnée au chérif Mohammed-ben-Abdallah, ils présentèrent
à Pélissier une demande d'aman. |
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Le 24 janvier 1853, le général Randon adressait aux sept
villes du Mzab une lettre indiquant les conditions qu'il leur
imposait et auxquelles souscrivirent les djemaâs. Moyennant
le paiement d'un tribut de 50 000 francs, les Mozabites 313
demeuraient libres de gérer comme il leur plairait leurs
affaires intérieures. |
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