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  L'ALGÉRIE SOUS LE SECOND EMPIRE (1851-1870)  
     
  
Le général Rivet, chef d'état-major du gouverneur général, vint étudier la question sur place et fit décider l'occupation permanente. La garnison comprit 800 fantassins, un escadron de cavalerie, une section d'artillerie ; deux forts, qui reçurent les noms de Bouscaren et de Morand, furent construits sur l'arête rocheuse qui domine la ville ; l'organisation du cercle fut confiée au capitaine du Barail.
 
Dès le début, notre établissement à Laghouat nous amena à intervenir chez les Mozabites. Ces puritains de l'Islam, derniers héritiers des Kharedjites qui avaient émigré de Tiaret à Ouargla au huitième siècle et dans la Chebka du Mzab au douzième siècle, ont toujours joué en Algérie un rôle économique important. Leurs sept villes, situées à 200 kilomètres au Sud de Laghouat, qui comptent 20 000 habitants et 180 000 palmiers, sont un entrepôt de marchandises où les nomades viennent se ravitailler, sans préjudice du commerce que beaucoup d'entre eux exercent dans les villes du Tell. Avant l'occupation française, ils payaient un droit de protection aux Larbâ et aux autres nomades pour pouvoir gagner le Tell; tous les ans, en avril, une caravane mozabite, escortée par les Larbâ et les Oued-Naïl, allait ravitailler les oasis. Du temps des Turcs, une caisse de réserve, alimentée par leurs cotisations, surveillée par leur amin, servait à payer les dettes des Mozabites qui avaient quitté le Tell sans faire face à leurs engagements et à aider ceux qui se trouvaient dans la misère. Après la prise de Laghouat, redoutant des représailles en raison de l'hospitalité qu'ils avaient donnée au chérif Mohammed-ben-Abdallah, ils présentèrent à Pélissier une demande d'aman.
Le général du BARAIL
 
Le 24 janvier 1853, le général Randon adressait aux sept villes du Mzab une lettre indiquant les conditions qu'il leur imposait et auxquelles souscrivirent les djemaâs. Moyennant le paiement d'un tribut de 50 000 francs, les Mozabites 313 demeuraient libres de gérer comme il leur plairait leurs affaires intérieures.
 
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