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  L'ALGÉRIE SOUS LE SECOND EMPIRE (1851-1870)  
     
  
" Nous ne nous occuperons de vos actes que lorsqu'ils intéresseront la tranquillité générale et les droits de nos nationaux et de nos tribus soumises. " Cette convention, connue sous le nom de capitulation du Mzab, a réglé nos relations avec ce pays jusqu'en 1882. Peu après, du Barail entra à Ghardaïa et reçut là soumission de la ville : " C'est un grand protectorat que vous avez à exercer, lui écrivit Randon, sans songer à entrer trop intimement dans les affaires particulières de sept villes. "
 

LES OULED-SIDI-CHEIKH

 
Pour achever de pacifier le Sahara algérien, un autre essai de protectorat fut tenté dans le Sud-Oranais avec les Ouled-Sidi-Cheikh, groupement à la fois religieux et militaire, dont les dirigeants prétendent descendre d'Abou-Bekr, beau-père du prophète, et se groupent autour de la zaouïa d'El-Abiodh, fondée au seizième siècle par leur ancêtre Sidi-Cheikh. Ce groupement comprend deux branches : les Cheraga et les Gharaba (de l'Est et de l'Ouest), presque toujours en lutte l'une contre l'autre. En 1852, le chef des Ouled-Sidi-Cheikh Cheraga était Si-Hamza-ben-Bou-Bekeur, personnage singulier, très versatile, extrêmement avide; c'est, disait-on, une tirelire qui reçoit toujours et ne rend jamais. Il avait, comme beaucoup d'indigènes nord-africains, des alternatives d'activité sans bornes et d'extrême paresse. Son ambition était de commander à tout le Sud, sinon jusqu'à Tombouctou comme on le lui demandait, du moins depuis Ouargia jusqu'au Touat.

On plaça auprès de lui le capitaine de Colomb, avec un rôle analogue à celui des résidents dans les pays de protectorat. Appuyés de loin par des colonnes françaises, les goums de Si-Hamza pourchassèrent Mohammed-ben-Abdallah à travers le désert, le battirent à Ngoussa et l'obligèrent finalement à se réfugier dans le Djerid tunisien. Si-Hamza fit une entrée triomphale à Ouargla, où le gouverneur général le rejoignit pour donner l'investiture aux chefs indigènes des tribus nouvellement soumises. En récompense de ses services, Si-Hamza reçut, avec le titre de khalifa, le commandement de tout le Sahara depuis Géryville jusqu'à Ouargla, érigé pour lui en une sorte de protectorat. Quoiqu'il fût très difficile à manier, on ne peut contester qu'il nous ait rendu de grands services et ait été pendant cette période le principal agent de notre expansion dans le Sud; il sacrifia tout, non certes à notre amitié, mais à la grande position que nous lui avions faite.

 
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