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  L'ALGÉRIE SOUS LE SECOND EMPIRE (1851-1870)  
     
  

L'OUED-RIR

Dans le Sud-Constantinois, nous fûmes amenés à intervenir dans les oasis de l'Oued-Rir, qui s'étendent entre Biskra et Touggourt. Elles étaient ensanglantées par les querelles de famille des Ben-Djellab et le chérif Mohammed-ben-Abdallah y trouvait un refuge et un appui. A la suite du combat de Meggarin (29 novembre 1854), le colonel Desvaux entra à Touggourt, puis soumit El-Oued et les oasis du Souf. L'intervention de la France prépara la régénération économique des oasis, qui se mouraient faute d'eau; à mesure qu'un puits se comblait, un centre de population s'éteignait ; 
les palmeraies dépérissaient, les puits anciennement creusés ne donnant qu'un volume d'eau de plus en plus insuffisant; la corporation des rtassin ou plongeurs n'existait plus que de nom et ce métier périlleux ne se recrutait plus.

Le forage de puits artésiens vint remédier à cette décadence. Le 17 mai 1856, l'ingénieur jus donnait le premier coup de sonde à Tamerna, et le 13 juin, après avoir percé une couche de grès très dur qui fit plusieurs fois douter du succès de l'entreprise, on rencontra une nappe de 4 000 litres, qui jaillit avec force à la surface du sol.

PUITS ARTESIEN DE SIDI-AMRAN
" En moins de deux minutes, raconte le lieutenant Rose, tout le monde accourut; on arracha les branches de palmier qui entouraient l'équipage; tout le monde voulait voir cette eau que les Français avaient su faire venir au bout de cinq semaines, tandis que les indigènes auraient eu besoin d'autant d'années et de beaucoup plus de monde. On vit même les femmes de tout âge accourir ; celles qui ne pouvaient parvenir à la source se faisaient donner de l'eau dans les petits bidons de nos soldats et la buvaient avidement. Enfin un marabout, en présence des notables assemblés, prononça la fatiha, la prière commune, sur l'œuvre des Français, appelant sur eux comme sur des frères la bénédiction du ciel. " A Sidi Rached, les mêmes scènes touchantes se renouvelèrent; à la vue de l'eau, le vieux cheikh, les yeux remplis de larmes, éleva ses mains tremblantes vers le ciel, remerciant Dieu et les Français. Les poètes locaux traduisirent ces sentiments d'admiration et de gratitude.
 
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