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En quelques années, sous la
direction du lieutenant Lehaut et du capitaine Zickel, les
palmeraies mourantes furent reconquises, presque toutes
dotées de fontaines nouvelles, les anciens puits achevés, de
nouvelles oasis créées. Le débit total des puits passa de
52 000 à 300 000 litres, le nombre des palmiers fut doublé.
Des eaux jaillissantes furent également découvertes dans le
Hodna. Cette résurrection des oasis est une des oeuvres qui
font le plus d'honneur à la domination française et qui nous
ont valu le plus de prestige aux yeux des indigènes. |
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LES TOUAREGS |
Rien n'était mieux fait que les
brillants résultats obtenus dans l'Oued-Rir pour nous
encourager dans la pénétration saharienne, qui était une
des principales préoccupations de Randon. Presque personne ne
mettait en doute à cette époque l'importance du commerce
saharien et transsaharien; quant aux pays noirs, dont on se
faisait une idée assez vague, on se les représentait comme
uniformément riches et peuplés. " Chaque courrier
d'Alger, raconte du Barail, m'apportait sous des formes
différentes la recommandation d'attirer de mon côté le
commerce du Sud. C'était une phrase toute faite. A Alger et
par contre-coup à Paris, on croyait avoir tout dit quand on
l'avait prononcée. Et de mon côté, je m'évertuais à
démontrer que le commerce du Sud n'existait pas, par cette
excellente raison que nous avions renoncé à la principale
denrée que fournissait le Sud : l'esclave, le nègre. Du
moment qu'en nous installant en Algérie nous avions détruit
l'esclavage et supprimé la traite, nous avions fait dévier
les caravanes du Sud d'un côté sur le Maroc et de l'autre
sur Tripoli, c'est-à-dire sur des régions où le trafic des
esclaves se maintenait. "
Randon s'efforça de nouer des relations avec les Touaregs, en
vue de faire d'eux les intermédiaires entre nos possessions
méditerranéennes et le Soudan, et fit part de son désir à
Si-Hamza. En 1854, celui-ci se rendit à Rhat et décida
divers personnages touaregs à l'accompagner à Alger,
notamment Cheikh-Othman, marabout des Tidjaniya, neveu de
Si-Ahmed-el-Bekkay qui avait accueilli Barth à Tombouctou.
Les Touaregs restèrent un mois à Alger. "Leur attitude,
dit Randon, fut digne et respectueuse. Leurs paroles
révélèrent un esprit sérieux et une appréciation exacte
des avantages qu'ils pourraient retirer de nos réciproques
relations. Ils donnèrent l'assurance que leur concours ne
nous ferait pas défaut et qu'ils se chargeraient volontiers
d'escorter les caravanes partant de l'Algérie ou s'y rendant.
"
Des tentatives de pénétration saharienne furent faites tant
à l'Ouest, dans la direction du Touat, qu'à l'Est du côté
de Rhadamès. Au Touat, on chercha à se servir de Si-Hamza,
qui montra peu d'empressement, mais se déclara prêt
néanmoins à faire conduire une mission française jusqu'à
Tombouctou et à la convoyer lui-même jusqu'au Tidikelt. |
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