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  L'ALGÉRIE SOUS LE SECOND EMPIRE (1851-1870)  
     
  
En quelques années, sous la direction du lieutenant Lehaut et du capitaine Zickel, les palmeraies mourantes furent reconquises, presque toutes dotées de fontaines nouvelles, les anciens puits achevés, de nouvelles oasis créées. Le débit total des puits passa de 52 000 à 300 000 litres, le nombre des palmiers fut doublé. Des eaux jaillissantes furent également découvertes dans le Hodna. Cette résurrection des oasis est une des oeuvres qui font le plus d'honneur à la domination française et qui nous ont valu le plus de prestige aux yeux des indigènes.
 

LES TOUAREGS

Rien n'était mieux fait que les brillants résultats obtenus dans l'Oued-Rir pour nous encourager dans la pénétration saharienne, qui était une des principales préoccupations de Randon. Presque personne ne mettait en doute à cette époque l'importance du commerce saharien et transsaharien; quant aux pays noirs, dont on se faisait une idée assez vague, on se les représentait comme uniformément riches et peuplés. " Chaque courrier d'Alger, raconte du Barail, m'apportait sous des formes différentes la recommandation d'attirer de mon côté le commerce du Sud. C'était une phrase toute faite. A Alger et par contre-coup à Paris, on croyait avoir tout dit quand on l'avait prononcée. Et de mon côté, je m'évertuais à démontrer que le commerce du Sud n'existait pas, par cette excellente raison que nous avions renoncé à la principale denrée que fournissait le Sud : l'esclave, le nègre. Du moment qu'en nous installant en Algérie nous avions détruit l'esclavage et supprimé la traite, nous avions fait dévier les caravanes du Sud d'un côté sur le Maroc et de l'autre sur Tripoli, c'est-à-dire sur des régions où le trafic des esclaves se maintenait. "
Randon s'efforça de nouer des relations avec les Touaregs, en vue de faire d'eux les intermédiaires entre nos possessions méditerranéennes et le Soudan, et fit part de son désir à Si-Hamza. En 1854, celui-ci se rendit à Rhat et décida divers personnages touaregs à l'accompagner à Alger, notamment Cheikh-Othman, marabout des Tidjaniya, neveu de Si-Ahmed-el-Bekkay qui avait accueilli Barth à Tombouctou. Les Touaregs restèrent un mois à Alger. "Leur attitude, dit Randon, fut digne et respectueuse. Leurs paroles révélèrent un esprit sérieux et une appréciation exacte des avantages qu'ils pourraient retirer de nos réciproques relations. Ils donnèrent l'assurance que leur concours ne nous ferait pas défaut et qu'ils se chargeraient volontiers d'escorter les caravanes partant de l'Algérie ou s'y rendant. "
Des tentatives de pénétration saharienne furent faites tant à l'Ouest, dans la direction du Touat, qu'à l'Est du côté de Rhadamès. Au Touat, on chercha à se servir de Si-Hamza, qui montra peu d'empressement, mais se déclara prêt néanmoins à faire conduire une mission française jusqu'à Tombouctou et à la convoyer lui-même jusqu'au Tidikelt.
 
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