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  L'ALGÉRIE SOUS LE SECOND EMPIRE (1851-1870)  
     
  
Une mission, placée sous la direction du commandant Mircher et dont faisaient partie le capitaine d'état-major de Polignac et l'ingénieur des mines Vatonne, partit de Tripoli pour Rhadamès et y signa, le 26 novembre 1862, une convention par laquelle les Azdjer " s'engageaient à faciliter et à protéger à travers leur pays et jusqu'au Soudan les passages des négociants français ou indigènes algériens."
 
Quelle était exactement la valeur du traité de Rhadamès ? On a discuté sur ce point. Il n'avait été signé que par des personnages secondaires et Ikhenoukhen n'avait pas daigné se déranger. Au Sahara, d'ailleurs, la parole d'un chef n'engage que lui-même et il n'est pas de nation touareg avec laquelle on puisse traiter. Enfin le véritable sens de la convention, si elle en avait un, était qu'Ikhenoukhen se réservait le bénéfice éventuel du passage des caravanes françaises. Il faut ajouter qu'on ne fit rien pour tirer parti de ce pacte, qui se trouva relégué dans les archives. Les Touaregs, n'entendant plus parler de la France, la dédaignèrent : nos adversaires leur apprirent à la braver. Le Sahara, un instant entr'ouvert sur les pas de Duveyrier, se referma; les habitants du désert se jetèrent dans les bras des Turcs à l'Est, du Maroc à l'Ouest.

L'insurrection des Ouled-Sidi-Cheikh, qui commença en 1864 et dura jusqu'en 1885, la guerre de 1870, le massacre de la mission Flatters devaient amener un arrêt complet de la pénétration saharienne, arrêt qui n'a pris fin qu'au début du vingtième siècle. 

LES TOUAREGS (d'après un dessin de Zier).
Au reste, au moment où la France signait la convention de Rhadamès, son expansion dans l'Afrique occidentale achevait de tarir le commerce transsaharien : " Cheikh-Othman me fait remarquer, écrivait Duveyrier, que les convois d'or entre In-Salah et Rhadamès sont beaucoup moins fréquents depuis que M. le gouverneur Faidherbe a donné aux routes du Sénégal une sécurité qu'elles n'avaient jamais connue jusque-là et il craint que la concurrence de nos possessions sénégalaises n'achève de priver les routes du Nord de ce riche produit. "
 
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