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  L'ALGÉRIE SOUS LE SECOND EMPIRE (1851-1870)  
     
  
Comme premier gage de son intention de développer les institutions civiles, il agrandit le territoire civil, auquel 200 000 hectares et 50 000 âmes furent ajoutés dans le département d'Alger. Divers centres furent érigés en communes, de nouveaux commissariats civils furent créés. Toute une série de lois de droit commun de la métropole furent rendues applicables à l'Algérie.
 
Chasseloup-Laubat différait surtout du prince Napoléon en ce que sa politique d'assimilation ne s'étendait pas aux indigènes. Le décret autorisant les transactions immobilières en territoire militaire fut rapporté et on en revint sur ce point à la loi de 1851. En même temps, le nouveau ministre s'attacha à rassurer l'armée, froissée par les réformes du prince Napoléon et rétablit la responsabilité collective des tribus. Surtout, il apporta des retouches à la réforme judiciaire, qui avait été la pierre d'achoppement de son prédécesseur. Un décret du 15 mars 1860 décida que les crimes et les délits commis par les Européens en territoire militaire seraient désormais déférés aux cours d'assises et aux tribunaux correctionnels. Quant aux commissions disciplinaires, elles furent réorganisées par un décret du 5 avril 1860, qui rendit cette institution pratique et permit pendant de longues années d'assurer à la répression une efficacité remarquable. Chasseloup­Laubat, après une minutieuse enquête, arriva en somme à combiner ingénieusement le pouvoir discrétionnaire des officiers avec les formes d'une justice plus régulière.

Le nouveau ministre était très préoccupé des questions de travaux publics, dont il s'était fait une spécialité. Le prince Napoléon avait projeté deux grands ports pour la marine impériale, à Mers-el-Kébir et à Bougie, mais il n'y avait pas eu de commencement d'exécution.

LE COMTE DE CHASSELOUP-LAUBAT (d'après une lithographie de Lemoine).
Chasseloup-Laubat dressa un programme de travaux concernant les ports d'Alger, d'Oran et de Philippeville. La question des chemins de fer était en suspens depuis le départ de Randon et les travaux interrompus; le ministre s'attacha M. Toustain, inspecteur général des Ponts et Chaussées, qui reprit la construction du chemin de fer de Blida ;
 
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