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la loi du 20 juin 1860 accorda
une subvention de 6 millions; cette mesure fit faire un pas
décisif à la question des chemins de fer et permit de
constituer une Compagnie chargée de leur exploitation, qui
bénéficia d'une garantie d'intérêt. Le service des
postes fut réorganisé et un câble télégraphique
sous-marin posé entre Alger et Toulon. Le décret du 11
janvier 1860 étendit à l'Algérie le privilège accordé
au Crédit. foncier de France. Un certain nombre de produits
de la colonie, encore frappés de droits, furent ajoutés à
la liste de ceux que la loi de 1851 admettait en franchise
en France.
Un décret du 25 juillet 1860 détermina le régime de
l'aliénation des terres domaniales. Ce régime était celui
de la vente sous trois formes : la vente à prix fixe, la
vente aux enchères et la vente de gré à gré, la vente à
prix fixe étant la règle générale: « Elle n'entraîne,
dit M. de Chasseloup-Laubat, aucune lenteur, n'amène aucune
difficulté, le prix de chaque lot est déterminé d'avance
et quiconque veut en acquérir un ou plusieurs n'a qu'à
faire sa demande, à déposer le tiers du prix fixé et le
lendemain du jour où il s'est présenté, il peut disposer
comme il l'entend de la terre qu'il a acquise sans être
assujetti à aucune obligation de mise en valeur. »
L'administration en effet en était venue à se
désintéresser de la mise en valeur et n'intervenait plus
guère que pour se dessaisir des terres à livrer à la
colonisation. Les concessions gratuites, de 30 hectares au
maximum, n'étaient conservées qu'à titre très
exceptionnel et aux limites extrêmes du territoire de
colonisation. Le ministère de l'Algérie, supprimé peu
après, n'eut d'ailleurs pas le temps d'appliquer le nouveau
régime. Pendant les deux années qu'il dura, 17 centres
nouveaux furent créés, 4 600 concessions accordées. |
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L'EXPÉDITION DE
1859 |
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Depuis 1845, l'insécurité
n'avait pas cessé de régner dans les confins algéro-marocains.
Il ne s'était pas passé d'année sans que quelque
agitation, quelque pillage fussent venus troubler l'Oranie,
lui coûter des vies humaines et des pertes matérielles. En
1859, à la suite d'une violation de notre territoire par
les Beni-Snassen, une véritable expédition fut organisée
sous le commandement du général de Martimprey. Notre
consul à Tanger avait déclaré au représentant du sultan
qu'il ne nous restait d'autre parti à prendre que de nous
faire justice nous-mêmes en allant frapper les tribus que
son gouvernement était impuissant à contenir et ce dernier
avait donné à entendre que ce ne serait jamais cela qui
nous brouillerait avec son maître.
Le corps expéditionnaire comptait 15 000 hommes et trois
divisions, commandées par les généraux Walsin-Estcrhazy,
Yusuf et Desvaux. La concentration eut lieu à la
redoute du Kiss ; elle n'était pas encore terminée
lorsqu'éclata une terrible épidémie de choléra, qui
devait faire périr un cinquième de l'effectif de
l'expédition, soit près de 3 000 hommes. |
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