Page précédente HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES - Tome2 - Retour page Table des matières ALGÉRIE - LIVRE III  - CHAP. 2 Page suivante
  L'ALGÉRIE SOUS LE SECOND EMPIRE (1851-1870)  
     
  
Après avoir établi une redoute à Berkane, on pénétra au cœur du massif des Beni-Snassen ; le combat d'Aïn-Taforalt, que nous livrèrent le 27 octobre les montagnards, nous rendit maîtres de la région et dès le 29, les Beni-Snassen faisaient leur soumission. Le général de Martimprey revint par la plaine des Angad et Oudjda, pendant que le commandant de Colomb pourchassait les Beni-Guil dans la direction de Figuig.
L'épidémie de choléra mit fin brusquement à la campagne et ne permit pas à nos troupes de poursuivre leurs avantages. Cependant les circonstances eussent été singulièrement favorables pour occuper les régions que nos troupes victorieuses avaient parcourues. Le sultan Abd-er-Rahman venait de mourir et avait été remplacé par Sidi-Mohammed, qui était aux prises avec des difficultés intérieures; un prétendant sollicitait notre appui. On se demanda s'il ne convenait pas de porter notre frontière sur la Moulouya.

L' Empereur envisagea même un instant un partage des pays musulmans de la Méditerranée entre les puissances européennes, dans lequel le Maroc aurait été attribué à la France, l'Égypte à l'Angleterre, la Tunisie et la Tripolitaine à l'Italie. La vallée du Nil n'avait pas alors la valeur internationale que devait lui donner le percement de l'isthme de Suez. « La possession de l'Égypte, dit lord Palmerston, ne serait pas, au point de vue politique, militaire et naval, considérée chez nous comme la contre-partie de la possession du Maroc par la France. » D'autres soucis absorbèrent d'ailleurs bientôt Napoléon III, qui ne s'intéressait aux colonies que de façon très intermittente.

 

LE PREMIER VOYAGE DE L'EMPEREUR (SEPTEMBRE 1860)

 
L' Empereur ayant décidé de visiter l'Algérie en compagnie de l'Impératrice, ce voyage fit naître chez les colons de grandes espérances, qui ne se réalisèrent pas. Ce fut surtout un voyage d'apparat, qui ne dura que trois jours, l'impératrice ayant été rappelée en France par la nouvelle de la mort de sa sœur la duchesse d'Albe. Débarqué à Alger, le 17 septembre, du yacht impérial l'Aigle, Napoléon III reçut la visite du bey de Tunis, qu'accompagnait le consul Léon Roches; il posa la première pierre du boulevard de l'Impératrice, qui devait s'étendre sur le front de mer de la Porte de France au fort Bab-Azzoun ; à la fois dock et promenade, il devait se composer d'une large terrasse supportée par une série de hautes arcades, dont chacune renfermerait un magasin. Le lendemain, une magnifique fantasia de 10 000 cavaliers, dans laquelle figuraient des Biskris déguisés en Touaregs, fut organisée à Maison-Carrée par le général Yusuf.
 
  337  
Page précédente Retour page Table des matières Page suivante