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Au banquet offert par la
municipalité dans la cour du lycée, on servit des
galantines de gazelle, des pièces froides d'autruche et de
chameau, des émincés de lézard gris.
L' Empereur y prononça un discours : « Dans nos mains,
dit-il, la conquête ne peut être qu'une rédemption et
notre premier devoir est de nous occuper des trois millions
d'Arabes que le sort des armes a fait passer sous notre
domination. Élever les Arabes à la dignité d'hommes
libres, répandre sur eux les bienfaits de l'instruction,
tout en respectant leur religion, améliorer leur existence
en faisant sortir de cette terre tous les trésors que la
Providence y a enfouis et qu'un mauvais gouvernement
laisserait stériles, telle est notre mission; nous n'y
faillirons pas. Quant à ces hardis colons qui sont venus
implanter en Algérie le drapeau de la France et avec lui
tous les arts d'un peuple civilisé, ai-je besoin de dire
que la protection de la métropole ne leur manquera jamais?
Les institutions que je leur ai données leur font déjà
retrouver ici leur patrie tout entière, et en persévérant
dans cette voie, nous devons espérer que leur exemple sera
suivi et que de nouvelles populations viendront se fixer sur
ce sol à jamais français. » |
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