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  L'ALGÉRIE SOUS LE SECOND EMPIRE (1851-1870)  
     
  
Dans une conférence tenue au Palais, les généraux et les préfets firent assaut de récriminations et se plaignirent les uns des autres. L' Empereur ne révéla pas sa pensée et dit seulement au ministre qu'il lui ferait connaître ses intentions. Peu de temps après son retour, le ministère de l'Algérie disparut et le gouvernement général fut rétabli, dénouement d'ailleurs prévu depuis la démission du prince Napoléon. L'expérience n'avait duré que deux ans, période trop courte pour pouvoir juger pleinement les résultats, mais qui laissait voir cependant que la solution des problèmes algériens devait être recherchée, non dans un rattachement au gouvernement métropolitain, mais dans une plus large autonomie. Le ministère de l'Algérie n'avait pas répondu à l'attente des libéraux. Créé dans un esprit de réaction contre l'administration militaire, il n'avait pas su réaliser son programme politique et social. Les inconvénients du régime civil firent bientôt oublier les vices et ressortir les avantages du régime militaire. Les partisans les plus déterminés du régime civil, comme Clément Duvernois et Coquerel, furent obligés de reconnaître que « l'assimilation était une impossibilité; les rouages qui fonctionnent dans la mère patrie sont inapplicables vis-à-vis d'une population de trois millions d'âmes dont moins de 200 000 Européens, vis-à-vis d'une population de mœurs et de religion si différentes des nôtres. »
 

LE RÉTABLISSEMENT DU GOUVERNEMENT GÉNÉRAL

 
Un décret du 26 novembre 1860 supprima le ministère de l'Algérie et des Colonies. M. de Chasseloup-Laubat fut nommé ministre de la Marine et le maréchal Pélissier, duc de Malakoff, gouverneur général de l'Algérie. Un second décret du 10 décembre décida que le gouvernement et la haute administration de l'Algérie seraient centralisés à Alger sous l'autorité du gouverneur général, qui rendrait compte directement à l'Empereur; il était suppléé par un sous-gouverneur général de division, chef d'état-major général. La justice, l'instruction publique et les cultes étaient rattachés aux départements ministériels auxquels ils ressortissaient en France. Le gouverneur général nommait à tous les emplois qui étaient antérieurement à la nomination du ministre de l'Algérie.

Un Conseil consultatif, comprenant le directeur général des affaires civiles, le commandant supérieur du génie, un inspecteur général des travaux publics, un inspecteur général des services financiers, deux conseillers rapporteurs, était placé auprès de lui. Tout acte engageant le domaine public relevait du Conseil consultatif, toute amodiation de plus de dix-huit ans du Conseil d'État.

 
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