La longue durée de cette
rébellion surprend au premier abord. Elle s'explique
par des causes multiples : le dévouement des
populations du Sud-Oranais à la famille des
Ouled-Sidi-Cheikh, la nature du pays, la difficulté des
communications, plus tard les événements de 1870. Il
faut ajouter que l'on ne connaissait guère en France
les véritables données du problème, ce qui amenait
d'incessants tiraillements entre Alger et Paris.
Enfin et surtout, pour prolonger la lutte, les
Ouled-Sidi-Cheikh avaient des points d'appui et des
asiles en dehors du rayon de notre influence, du côté
du Maroc. C'est pourquoi ils étaient insaisissables.
Toujours vaincus et semblant toujours à la veille d'un
anéantissement complet, ils reparaissaient bientôt
avec de nouvelles forces, lançant à l'improviste des
bandes de pillards sur nos administrés, trouvant des
auxiliaires chez les nomades marocains de la frontière.
Pélissier mourut sur ces entrefaites, enlevé en
quelques jours par une pneumonie, le 22 juin 1864. |