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  L'ALGÉRIE SOUS LE SECOND EMPIRE (1851-1870)  
     
  
Le colonel Beauprête (d'après un dessin du Monde illustré). Le commandant supérieur de Tiaret, le colonel Beauprête, partit avec une petite troupe pour arrêter le mouvement. Il fut surpris la nuit à Aouïnet-bou-Bekeur, à 50 kilomètres de Géryville, ses soldats égorgés, lui-même poignardé par Si-Sliman, qui périt également dans ce combat. L'insurrection s'étendit bientôt, l'agitation gagna les Flittas, qui pillèrent Zemmora et Rouïna.

L'expédition du Mexique, dans laquelle l'armée d'Afrique, en particulier la Légion étrangère, se couvrit de gloire, avait dégarni l'Algérie d'une partie de ses effectifs. Quelques troupes réunies à grand'peine défirent les rebelles près de Géryville et on crut l'insurrection terminée; elle devait durer près de vingt ans avec des alternatives diverses (1864-1880), tantôt subsistant à l'état latent, tantôt se rallumant comme un feu qui couve sous les cendres.

La longue durée de cette rébellion surprend au premier abord. Elle s'explique par des causes multiples : le dévouement des populations du Sud-Oranais à la famille des Ouled-Sidi-Cheikh, la nature du pays, la difficulté des communications, plus tard les événements de 1870. Il faut ajouter que l'on ne connaissait guère en France les véritables données du problème, ce qui amenait d'incessants tiraillements entre Alger et Paris.

Enfin et surtout, pour prolonger la lutte, les Ouled-Sidi-Cheikh avaient des points d'appui et des asiles en dehors du rayon de notre influence, du côté du Maroc. C'est pourquoi ils étaient insaisissables. Toujours vaincus et semblant toujours à la veille d'un anéantissement complet, ils reparaissaient bientôt avec de nouvelles forces, lançant à l'improviste des bandes de pillards sur nos administrés, trouvant des auxiliaires chez les nomades marocains de la frontière. Pélissier mourut sur ces entrefaites, enlevé en quelques jours par une pneumonie, le 22 juin 1864.

SI-SLIMAN d'après un dessin du Monde illustré).
 
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