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  L'ALGÉRIE SOUS LE SECOND EMPIRE (1851-1870)  
     
  
Puis il s'embarqua pour Oran, où il reçut une ambassade du sultan du Maroc, passa à Misserghin, à Bel-Abbès, à Saint-Denis-du-Sig, à Mostaganem. A son arrivée à Relizane, des milliers de Flittas entourèrent sa voiture et lui demandèrent la grâce des insurgés de 1864 internés en Corse; leur requête fut agréée. Après une excursion en Kabylie et à Fort-Napoléon, il s'embarqua pour Philippeville, vit Constantine, Aïn-Mlila, Batna, Biskra, enfin Bône, où il reçut une ambassade du bey de Tunis, et Bougie d'où il partit pour la France, après avoir passé en revue les troupes qui opéraient dans la Kabylie des Babors. Il avait reçu partout un accueil enthousiaste. On assurait qu'il avait trouvé la colonisation plus développée qu'il ne le pensait et que son voyage aurait des résultats favorables aux intérêts et aux demandes des Algériens.
 

LA SECONDE LETTRE DE L' EMPEREUR (20 JUIN 1865)

 
A peine l'Empereur était-il rentré à Paris qu'on annonçait la prochaine publication d'une brochure impériale sur l'Algérie et les questions algériennes. Cette brochure avait pour titre : Lettre sur la politique de la France en Algérie adressée par l'Empereur au maréchal de Mac-Mahon. " Deux opinions contraires, disait l'Empereur, également absolues et par cela même erronées, se font la guerre en Algérie. L'une prétend que l'expansion de la colonie ne peut avoir lieu qu'au détriment des indigènes; l'autre que l'on ne peut sauvegarder les intérêts des indigènes qu'en entravant la colonisation.

Réconcilier les colons et les Arabes, prouver par les faits que ces derniers ne doivent pas être dépouillés au profit des premiers et que les deux éléments ont besoin de se prêter un concours réciproque, telle est la marche à suivre. Ce pays est à la fois un royaume arabe, une colonie européenne et un camp français. Il est essentiel de considérer l'Algérie sous ces trois aspects : au point de vue indigène, colonial et militaire. "

En ce qui concerne les indigènes, l'Empereur propose : 1° de déclarer que les Arabes sont Français, puisque l'Algérie est territoire français, mais qu'ils continueront d'être régis par leur statut civil conformément à la loi musulmane; que cependant les Arabes qui voudront être admis au bénéfice de la loi civile française seront sur leur demande, sans condition de stage, investis des droits des citoyens français; 2° de proclamer l'admissibilité des Arabes à tous les emplois militaires de l'Empire et à tous les emplois civils en Algérie; 3° d'exécuter loyalement le sénatus-consulte en respectant les droits acquis des Arabes.

 
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