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  L'ALGÉRIE SOUS LE SECOND EMPIRE (1851-1870)  
     
  
C'est en 1868 que parut le livre célèbre de Prévost-Paradol, la France nouvelle, dont le dernier chapitre est consacré à l'Algérie :
PRÉVOST-PARADOL (d'après une lithographie de Lemoine). « L'Algérie, y lisait-on, est la chance suprême. Cette terre est féconde, elle convient excellemment par la nature du sol à une nation d'agriculteurs et l'amélioration du régime des eaux, qui est en ce pays la question la plus importante, n'est nullement au-dessus de notre science et de nos richesses. Cette terre est assez près de nous pour que le Français, qui n'aime pas à perdre de vue son clocher, ne s'y regarde pas comme exilé et puisse continuer à suivre des yeux et du cœur les affaires de la mère patrie. Enfin elle est pour nous, par son rapprochement de nos côtes et par sa configuration même, d'une défense facile et les deux contrées qui la bornent n'imposent aucune limite efficace à notre action, le jour où il nous paraîtra nécessaire de nous étendre. Puisse-t-il venir bientôt, ce jour où nos concitoyens, à l'étroit dans notre France africaine, déborderont sur le Maroc et la Tunisie et fonderont enfin cet empire méditerranéen qui ne sera pas seulement une satisfaction pour notre orgueil, mais sera certainement, dans l'état futur du monde, la dernière ressource de notre grandeur... L'Afrique ne doit pas être seulement pour nous un comptoir comme l'Inde, ni seulement un camp ou un champ d'exercice pour notre armée, encore moins un champ d'expérience pour nos philanthropes ; c'est une terre française, qui doit être le plus tôt possible peuplée, possédée et cultivée par des Français, si nous voulons qu'elle puisse un jour peser de notre côté dans l'arrangement des affaires humaines. »

 

Le Corps législatif s'occupa à diverses reprises de l'Algérie, dont la situation paraissait décidément critique. Tout le monde convenait qu'il y avait lieu de changer de politique. On décida que la grande enquête agricole qui devait avoir lieu dans toute la France en 1868 serait étendue à l'Algérie. Par suite des circonstances mêmes que traversait la colonie, elle prit une importance particulière et devint forcément une enquête générale, plus politique même qu'agricole.
Dirigée par le comte Le Hon, député au Corps législatif, l'enquête fut faite avec beaucoup de soin.
 
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