« La Commission, disait M.
Armand Béhic, s'est proposé pour but, sans rien sacrifier
des moyens d'assurer la sécurité de la domination
française en Algérie, d'étendre successivement le
bienfait du régime civil, non seulement aux parties déjà
colonisées, mais à toutes celles qui semblent devoir
devenir le plus prochainement colonisables. Elle a voulu,
tout en maintenant le gros de la population musulmane sous
une autorité assez forte pour la contenir et tout en
respectant dans la mesure nécessaire son organisation et
ses mœurs, l'entraîner peu à peu dans l'orbite de la
civilisation européenne. Aux colons et aux indigènes, elle
a cherché à faire accepter les charges d'une certaine
autonomie locale, en leur en assurant pour compensation tous
les avantages. Elle leur a donné des moyens légaux pour
produire leurs griefs au grand jour et elle a placé le
gouvernement de leurs intérêts sous la garantie d'une
responsabilité politique directe et effective. »
Tel était ce rapport célèbre, très remarquable et
très audacieux, comportant des réformes qui ne furent
réalisées que bien longtemps après. Le rapport ne fut
jamais publié, mais de nombreux exemplaires furent tirés
à l'Imprimerie impériale et ses dispositions furent
connues de tous les membres du Parlement qui
s'intéressaient à l'Algérie. |