" Ce n'est pas, répondait M. de La Sicotière, de
n'avoir pas assez grandement rempli son devoir que l'on fait
reproche à M. Crémieux : ce serait plutôt d'en avoir
élargi les limites au delà du nécessaire. "
Dans les circonstances où on se trouvait, l'organisation
de l'Algérie telle que l'avait conçue M. Crémieux ne
pouvait évidemment entrer en vigueur; les décrets d'octobre
furent mal accueillis en Algérie et ne firent qu'ajouter aux
embarras de la situation. Un gouverneur civil, M. Henri
Didier, fut nommé; mais il était bloqué dans Paris et ne
pouvait s'embarquer; sa nomination ne fut pas prise au
sérieux. M. du Bouzet, nommé commissaire extraordinaire, fut
provisoirement chargé des fonctions de gouverneur civil (17
novembre) ; quelles que fussent ses qualités, il n'était
pas, comme homme de gouvernement, à la hauteur des
circonstances exceptionnellement difficiles dans lesquelles on
se trouvait. |