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  L'ALGÉRIE DE 1870 à 1890  
     
  
Les dénominations mêmes sont toutes changées : plus de cercles, des districts; plus de commandants supérieurs, des administrateurs; 33 000 Israélites proclamés Français; l'introduction des lois sur le jury; les Cours d'assises établies comme sur le continent à quatre sessions par année dans chaque département... Voilà en résumé l'œuvre de la délégation de Tours et de Bordeaux en ce qui concerne l'Algérie; j'ose demander si elle n'a pas grandement rempli son devoir. " -
 
" Ce n'est pas, répondait M. de La Sicotière, de n'avoir pas assez grandement rempli son devoir que l'on fait reproche à M. Crémieux : ce serait plutôt d'en avoir élargi les limites au delà du nécessaire. "

Dans les circonstances où on se trouvait, l'organisation de l'Algérie telle que l'avait conçue M. Crémieux ne pouvait évidemment entrer en vigueur; les décrets d'octobre furent mal accueillis en Algérie et ne firent qu'ajouter aux embarras de la situation. Un gouverneur civil, M. Henri Didier, fut nommé; mais il était bloqué dans Paris et ne pouvait s'embarquer; sa nomination ne fut pas prise au sérieux. M. du Bouzet, nommé commissaire extraordinaire, fut provisoirement chargé des fonctions de gouverneur civil (17 novembre) ; quelles que fussent ses qualités, il n'était pas, comme homme de gouvernement, à la hauteur des circonstances exceptionnellement difficiles dans lesquelles on se trouvait.

Adolphe Crémieux
En novembre, il y eut dans plusieurs villes et notamment à Constantine une émotion des plus vives. Lors des capitulations de Metz et de Sedan, certains officiers avaient pris l'engagement de ne pas servir contre la Prusse pendant la guerre et obtenu à ce prix la permission de rentrer dans leurs foyers, tandis que d'autres avaient préféré partager comme prisonniers le sort de leurs soldats.
 
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