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Il affirma dès le début sa
volonté énergique d'administrer civilement, en s'appuyant
sans réserve sur la population civile. Le décret du 7
octobre 1871 reconstitua le Conseil supérieur de
l'Algérie; les généraux et les préfets n'y figuraient
plus et les colons y étaient en majorité.
L'amiral prépara un projet de loi organique (26 décembre
1871) sur l'organisation municipale, départementale et
coloniale; ce projet, qui résume ses idées personnelles en
matière d'administration coloniale, dénotait une réelle
connaissance des besoins de l'Algérie en même temps qu'un
grand sens pratique et beaucoup de largeur de vues. Il
prévoyait un Conseil supérieur composé pour un tiers de
membres élus par les conseils généraux, pour un tiers de
membres élus par les conseils municipaux, pour un tiers de
fonctionnaires. Reprenant le projet d'Armand Béhic, il
réclamait pour l'Algérie un budget spécial. Il se
déclarait partisan d'une extension des attributions des
assemblées départementales. Il voulait aussi diviser
l'Algérie en cinq départements : ceux de la Seybouse,
chef-lieu Bône ; du Rummel, chef-lieu Constantine; du
Djurjura, chef-lieu Tizi-Ouzou ; du Chélif, chef-lieu
Orléansville ; de l'Habra, chef-lieu Oran. Mais l'amiral
n'eut guère le temps de mettre ses idées en pratique; à
la chute de M. Thiers, il le suivit dans sa retraite et son
administration prit fin dès le mois de juin 1873. « Le
malheur de l'Algérie, disait Thiers à ce propos, c'est
qu'on mois laisse jamais ceux qui ont eu le temps de
l'apprendre et l'intelligence de la comprendre. » |
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LA REPRISE DE LA
COLONISATION |
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L'œuvre de la
colonisation fut reprise avec beaucoup d'activité à partir
de 1871 : « Après la colonisation d'occupation, oeuvre de
la monarchie de juillet, après la colonisation économique
où s'était cantonné l'Empire, voici venir, dit M. de
Peyerimhoff, la phase moderne, celle du peuplement national. |
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