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« Toutes les fermes,
écrivait-il quelques mois après, tous les bâtiments,
même ceux appartenant à des colons tués par les
insurgés, sont relevés et habités. Presque tous les
villages ont augmenté d'importance et l'adjonction à leur
ancienne population de familles d'émigrants achève de leur
donner la solidité qui leur manquait. Tel de ces villages,
Palestro par exemple, a presque triplé sa population depuis
un an. Partout les travaux considérables auxquels a donné
lieu l'emploi des indemnités ont fait renaître la
prospérité. » Quant à l'application du séquestre,
oeuvre capitale du gouvernement de l'amiral de Gueydon, elle
permit d'ajouter environ 500 000 hectares aux 200 000
hectares que possédait encore le domaine. Le gouverneur
déclarait sans ambages : « Les biens séquestrés sur les
tribus rebelles forment le plus clair de nos ressources pour
la création de nouveaux villages ; par le séquestre,
l'État se procure immédiatement les ressources
territoriales dont il a besoin pour la colonisation. »
Ainsi reprend l'œuvre si longtemps abandonnée de la
colonisation agricole et du peuplement rural de l'Algérie. |
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LES
ALSACIENS-LORRAINS |
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Avant même la nomination de
l'amiral de Gueydon au poste de gouverneur général, la
question de la colonisation officielle avait été posée
devant l'Assemblée nationale. Dès le 4 mars 1871, sous le
coup de l'émotion que provoquait la signature du traité de
Francfort, des membres de l'Assemblée avaient proposé «
d'attribuer 100 000 hectares des meilleures terres dont l'État
disposait en Algérie aux Alsaciens et aux Lorrains habitant
les territoires cédés à l'Allemagne, qui voudraient, en
gardant la nationalité française, demeurer sur le sol
français. » |
Prise en
considération, cette proposition était devenue la loi du
21 juin 1871; une autre loi du 15 septembre et un décret du
16 octobre 1871 précisèrent ou modifièrent quelques-unes
des dispositions primitivement adoptées. |
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