Il n'y eut pendant son gouvernement qu'un seul fait de guerre
la petite insurrection d'El-Amri, dans les Zibans, en 1873; le
général Carteret-Trécourt vint facilement à bout de ce
mouvement isolé, s'empara de l'oasis et la détruisit.
" Il existe en Algérie, disait Chanzy dans un
discours au Sénat, deux grands partis politiques, celui de
l'autonomie locale et celui de l'assimilation. " Il
était pour son compte partisan résolu de l'assimilation :
" Le territoire de l'Algérie, disait-il, fait partie
intégrante de la France et doit vivre de la même vie
qu'elle. " Mais il connaissait trop bien le pays pour
vouloir que cette assimilation fût complète et immédiate;
elle devait se réaliser au fur et à mesure que les progrès
accomplis la rendraient possible. Le territoire civil reçut
sous son administration une extension considérable ; au
départ de l'amiral de Gueydon, il couvrait 3 152 000
hectares; il en occupait 5 350 000 à la fin du gouvernement
de Chanzy et il ne restait plus qu'un petit nombre
d'Européens, 10 000 environ, en territoire militaire.
Le décret du 23 septembre 1875 appliqua à l'Algérie les
lois du 10 août 1871 et du 31 juillet 1875 sur les conseils
généraux; ces assemblées, où siégeaient des assesseurs
musulmans nommés par le gouverneur, avaient les mêmes
attributions que les conseils généraux de France; les
départements algériens ayant fort peu de ressources propres,
leur budget était surtout alimenté par la part des impôts
arabes que leur abandonnait la colonie. |