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La question fut
portée en 1875 à la tribune par Warnier et Jules Favre.
L'agitation dura jusqu'au départ du général, dont la
situation était devenue de plus en plus fausse. Il refusait
cependant de donner sa démission : " Je ne me cramponne
pas à mon gouvernement comme à un portefeuille, disait-il,
mais, si l'on est mécontent de moi, qu'on me remplace. "
On le nomma ambassadeur à Saint-Pétersbourg. |
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M. ALBERT GRÉVY
(1879-1881). LES DÉCRETS DE RATTACHEMENT (1881) |
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Les journaux étaient unanimes à
demander un gouverneur purement civil; divisés sur toutes les
questions, ils ne s'accordaient que sur ce point, auquel ils
attribuaient un prix certainement exagéré, car la
compétence et la capacité importent plus que l'origine et
l'uniforme. " Quand je songe, écrivait le comte d'Haussonville,
à tant de qualités requises pour se bien acquitter de
semblables fonctions, si graves et si délicates, je comprends
difficilement la situation d'esprit de ceux pour qui tout se
résume dans la question de savoir si le gouverneur général
sera un personnage civil ou militaire. J'avoue que cette
alternative me laisse passablement indifférent. Que le
gouverneur général soit civil ou militaire, il m'importe
peu, mais je tiens l'unité de direction pour indispensable,
quel que soit l'uniforme, et je veux que là où sera le
pouvoir effectif, là aussi se rencontre une responsabilité
effective. Que le gouverneur général passe à tort ou à
raison pour avoir les sympathies de telle ou telle fraction
des partis qui nous divisent, je ne m'en soucie pas davantage.
A mon sens, le gouvernement qui servira le mieux les
intérêts de l'Algérie sera celui qui s'affranchira le plus
complètement dans ses choix de la tendance, si fréquente
parmi les souverains du jour, à vouloir avant tout obliger
leurs amis du premier degré. "
La question qui avait si longtemps passionné l'opinion en
France et en Algérie fut résolue définitivement après le
départ de Chanzy en faveur du gouvernement civil. |
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