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  L'ALGÉRIE DE 1870 à 1890  
     
  
La question fut portée en 1875 à la tribune par Warnier et Jules Favre. L'agitation dura jusqu'au départ du général, dont la situation était devenue de plus en plus fausse. Il refusait cependant de donner sa démission : " Je ne me cramponne pas à mon gouvernement comme à un portefeuille, disait-il, mais, si l'on est mécontent de moi, qu'on me remplace. " On le nomma ambassadeur à Saint-Pétersbourg.
 

M. ALBERT GRÉVY (1879-1881). LES DÉCRETS DE RATTACHEMENT (1881)

 
Les journaux étaient unanimes à demander un gouverneur purement civil; divisés sur toutes les questions, ils ne s'accordaient que sur ce point, auquel ils attribuaient un prix certainement exagéré, car la compétence et la capacité importent plus que l'origine et l'uniforme. " Quand je songe, écrivait le comte d'Haussonville, à tant de qualités requises pour se bien acquitter de semblables fonctions, si graves et si délicates, je comprends difficilement la situation d'esprit de ceux pour qui tout se résume dans la question de savoir si le gouverneur général
sera un personnage civil ou militaire. J'avoue que cette alternative me laisse passablement indifférent. Que le gouverneur général soit civil ou militaire, il m'importe peu, mais je tiens l'unité de direction pour indispensable, quel que soit l'uniforme, et je veux que là où sera le pouvoir effectif, là aussi se rencontre une responsabilité effective. Que le gouverneur général passe à tort ou à raison pour avoir les sympathies de telle ou telle fraction des partis qui nous divisent, je ne m'en soucie pas davantage. A mon sens, le gouvernement qui servira le mieux les intérêts de l'Algérie sera celui qui s'affranchira le plus complètement dans ses choix de la tendance, si fréquente parmi les souverains du jour, à vouloir avant tout obliger leurs amis du premier degré. "
La question qui avait si longtemps passionné l'opinion en France et en Algérie fut résolue définitivement après le départ de Chanzy en faveur du gouvernement civil.
LE COMTE O. D'HAUSSONVILLE
 
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