De 1871 à 1881, 264 territoires sont allotis. Dans le département
d'Alger (72 centres), c'est l'extrémité orientale de la Mitidja et
les grandes vallées kabyles qui sont surtout utilisées; la partie
occidentale de la Mitidja, les vallées qui y aboutissent et la
bordure côtière fournissent un certain nombre de centres. Un
effort assez considérable est tenté dans la vallée du Chélif; la
région de Médéa et celle d'Aumale donnent également quelques
centres. Dans le département d'Oran (75 centres), c'est dans la
plaine de Bel-Abbès et dans celle de Mascara qu'on établit le plus
grand nombre de villages; on achève la colonisation des plaines
côtières et du tour de la Sebkha d'Oran ; on peuple la plaine du
Chélif et les vallées de ses affluents; quelques centres sont
créés dans le Dahra, dans la région de Tlemcen, dans la région
comprise entre le Chélif et la Mina. Dans le département de
Constantine (117 périmètres), la vallée de la Soummam est, comme
les autres vallées kabyles, utilisée en raison du séquestre; la
colonisation porte son principal effort sur le plateau de Sétif et
le plateau de Constantine. Divers villages sont placés dans la
plaine de Bône, sur les coteaux entre Guelma et Souk-Ahras, dans
les massifs littoraux et quelques-uns même sont aventurés dans la
région de Batna.
La population française, qui, à partir de 1871, comprend les
Israélites naturalisés, passe, pendant cette période décennale,
de 130 000 à 195 000 âmes, soit une augmentation de 50 pour 100;
la population étrangère s'élève de 115 000 à 181 000, en
augmentation de 56 pour 100; les proportions relatives des deux
éléments restent donc sensiblement les mêmes. Quant à la
population rurale européenne, elle monte de 100 000 à 146 000
têtes, soit une hausse de 46 pour 100. En somme, un grand effort a
été fait, qui a puissamment contribué au peuplement français et
à la mise en valeur de l'Algérie.
Les voies ferrées permettent et facilitent cette expansion de la
colonisation, bien qu'elles ne soient pas poussées pendant cette
période avec une très grande activité. Le grand central n'est pas
encore achevé entre Alger et Constantine, par suite des
difficultés de construction considérables rencontrées dans la
traversée de la Kabylie et des Bibans ; seuls deux tronçons sont
ouverts : d'Alger à Menerville (54 km.) et de Constantine à Sétif
(156 km.). Les lignes de Bône à Constantine et de Bône à
Souk-Ahras (255 km.) sont achevées. Dans le département d'Oran,
les lignes nouvelles livrées à l'exploitation sont celles d'Oran
à Bel-Abbès (52 km.) et d'Alger à Saïda et prolongements (323
km.), cette dernière construite par la Compagnie franco-algérienne
et destinée tout d'abord à l'exploitation des terrains d'alfa
concédés à cette Compagnie.
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