Le projet fut vivement combattu
dans la presse et au Parlement; on dénonça l'expropriation
des terres indigènes comme une spoliation et comme un danger
politique; on montra les spéculateurs prêts à profiter, au
détriment de l'État, de cette grosse opération
d'acquisitions portant sur 300 000 hectares de terres ; on
représenta enfin la colonisation officielle comme onéreuse
et inefficace; le projet, dit des 50 millions, fut finalement
repoussé. Une autre proposition du comte d'Haussonville,
ayant pour objet d'affecter à la colonisation les terres que
le domaine de l'État possédait encore en Algérie et de
régler le mode d'aliénation de ces terres, n'aboutit pas
davantage.
L'activité de l'administration algérienne continua donc
à s'exercer toujours à peu près par les mêmes procédés,
mais d'une manière ralentie par suite de la pénurie des
terres et de l'insuffisance des crédits. |