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  L'ALGÉRIE DE 1870 à 1890  
  

LA PÉNÉTRATION SAHARIENNE

LA MISSION FLATTERS (d'après un document de l'Illustration) L'idée de rendre effective la jonction entre l'Afrique du. Nord et l'Afrique occidentale par un chemin de fer est fort ancienne. Elle prit corps en 1879 avec les plaidoyers enflammés de l'ingénieur Duponchel. Une Commission fut nommée par M. de Freycinet, sous la présidence de M. E. Picard, pour étudier la question. Le résultat des études de cette Commission fut l'envoi d'importantes missions scientifiques au Sahara, les missions Pouyanne, Choizy et Flatters. La première étudia le Sud-Oranais, la seconde la région entre Laghouat et Ouargla ; la troisième devait rechercher un tracé aboutissant au Soudan entre le Niger et le Tchad.
La majorité de la Commission s'était montrée absolument opposée à toute expédition affectant une allure militaire et il avait été convenu que l'escorte serait purement indigène; 
quelques membres cependant s'étaient élevés contre cette manière de faire :" On dit, s'écria l'un d'eux, qu'on veut être pacifique: n'est pas pacifique qui veut. A quoi bon se faire assassiner pacifiquement? 150 ou 200 soldats aguerris, partie français, partie tirailleurs algériens, peuvent affronter l'attaque des plus fortes bandes sahariennes. Si l'instant n'est pas venu d'agir ainsi, continuons à laisser les explorateurs isolés se lancer à leurs risques et périls et plutôt que de faire les choses à demi, remettons à plus tard la grande et sérieuse entreprise. "

On ne l'écouta pas. Le colonel Flatters, ancien commandant supérieur du cercle de Laghouat, connaissait bien les questions sahariennes, mais il était violent et impulsif. Dans un premier voyage, en 1880, il s'avança jusqu'au lac Menkhough ; il dut revenir sur ses pas en présence du mauvais vouloir des Touaregs et de son personnel indigène. Malheureusement, il ne voulut convenir ni vis-à-vis de lui-même, ni vis-à-vis des autres, que sa retraite avait été forcée et non volontaire.

LE COLONEL FLATTERS
 
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