quelques membres cependant
s'étaient élevés contre cette manière de faire
:" On dit, s'écria l'un d'eux, qu'on veut être
pacifique: n'est pas pacifique qui veut. A quoi bon se
faire assassiner pacifiquement? 150 ou 200 soldats
aguerris, partie français, partie tirailleurs
algériens, peuvent affronter l'attaque des plus fortes
bandes sahariennes. Si l'instant n'est pas venu d'agir
ainsi, continuons à laisser les explorateurs isolés se
lancer à leurs risques et périls et plutôt que de
faire les choses à demi, remettons à plus tard la
grande et sérieuse entreprise. "
On ne l'écouta pas. Le colonel Flatters, ancien
commandant supérieur du cercle de Laghouat, connaissait
bien les questions sahariennes, mais il était violent
et impulsif. Dans un premier voyage, en 1880, il
s'avança jusqu'au lac Menkhough ; il dut revenir sur
ses pas en présence du mauvais vouloir des Touaregs et
de son personnel indigène. Malheureusement, il ne
voulut convenir ni vis-à-vis de lui-même, ni
vis-à-vis des autres, que sa retraite avait été
forcée et non volontaire. |