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  L'ALGÉRIE de 1890 à 1914. La renaissance coloniale.  
     
  
Ce sont MM. Jules Cambon, Laferrière, Révoil et Jonnart. Très différents de tempérament et de formation intellectuelle, ils ont travaillé avec la même ardeur à la même oeuvre : la création de l'Algérie nouvelle. Ils ont trouvé dans l'administration algérienne des collaborateurs remarquables; il serait injuste de ne pas rappeler ici, entre bien d'autres, les noms de M. Boulogne, le conseiller toujours judicieux et toujours écouté des gouverneurs pendant près de trente-cinq ans, de M. Luciani, directeur des affaires indigènes, de M. de Peyerimhoff et de M. Brunel, directeurs de l'agriculture et de la colonisation.
Parmi les hommes qui honorent le plus notre temps et notre pays, il faut faire figurer MM. Paul et Jules Cambon. Unis par une fraternelle amitié, leur carrière offre un remarquable parallélisme. Issus l'un et l'autre de l'administration préfectorale, ils ont occupé les grandes ambassades de Londres et de Berlin à une époque des plus critiques, celle qui a précédé la guerre européenne et y ont montré des qualités éminentes. L'un et l'autre ont joué un grand rôle dans l'Afrique du Nord; M. Paul Cambon a organisé le protectorat tunisien, M. Jules Cambon a marqué sa place - une des premières - dans l'histoire de l'Algérie.

Né à Paris en 1845, M. Jules Cambon, élevé dans un milieu très cultivé et très libéral, se lia d'amitié avec Jules Ferry et les autres membres de l'opposition de la fin du Second Empire. Il fit la guerre de 1870 comme officier de mobiles, fut attaché au cabinet de Jules Simon en 1871, puis au gouvernement de l'Algérie en 1874; le général Chanzy, alors gouverneur général, voulant le mettre à même de bien connaître l'administration de la colonie, le fit passer successivement par tous les bureaux. Nommé préfet de Constantine en 1878, puis préfet de Lille et de Lyon, il fut appelé en avril 1891 par M. Constans au gouvernement général de l'Algérie. Il y demeura près de sept ans. En ce qui concerne l'organisation de l'Algérie, la politique indigène, la politique saharienne, il a préparé les solutions qui ont prévalu quelques années plus tard. Sa rare intelligence, sa connaissance des hommes, sa clairvoyance, sa finesse lui ont permis de faire triompher ses vues, qui étaient celles du bon sens et du patriotisme. 

M. JULES CAMBON.
 
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