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  L'ALGÉRIE de 1890 à 1914. La renaissance coloniale.  
     
  
III. La pénétration saharienne. - L'occupation des oasis du Sud-Ouest et ses conséquences. - Le général Lyautey. - L'occupation de Béchar (1903) et de Berguent (1904). - La question touareg et le général Laperrine. - La pacification des confins algéro-marocains (1907-1910). - Le protectorat marocain (1912).

I

NE nouvelle période, celle de la renaissance coloniale de la France, commence avec la dernière décade du dix-neuvième siècle. En moins d'un quart de siècle, avec une remarquable continuité de desseins, un vaste empire d'outre-mer, dont l'Algérie sera la pièce maîtresse, va se constituer. Dès 1881, l'établissement du protectorat français en Tunisie avait modifié à notre avantage, d'une manière capitale, la situation de la France dans l'Afrique du Nord et dans la Méditerranée.
D'autre part, la convention de 1890, comme le remarque M. Jules Cambon, donnait un rôle nouveau au gouverneur général de l'Algérie. Il lui appartenait de tenir compte des nécessités qu'imposaient à notre pays les droits qui lui avaient été reconnus en Afrique. La politique saharienne de l'Algérie était liée désormais à la politique extérieure de la France.
C'est pendant cette période et plus précisément de 1896 à 1902 que l'Algérie a reçu son organisation administrative actuelle. Après tant d'hésitations, d'essais souvent malheureux, on s'est arrêté à la solution d'une large décentralisation administrative, permettant à l'Algérie de s'intéresser à la gestion de ses propres affaires et de les diriger elle-même dans une assez large mesure, sous le contrôle de la métropole. Dans cette même période a été inaugurée une politique indigène nouvelle, plus libérale et plus généreuse. Enfin, l'Algérie, dont le développement avait été fort lent dans les périodes précédentes, a pris un essor économique merveilleux.

M. JULES CAMBON (1891-1897)

Il est assez malaisé de juger équitablement les événements et les hommes trop rapprochés de nous et de les mettre à leur vraie place. Le recul manque pour apprécier les faits qui n'ont pas encore produit toutes leurs conséquences. L'histoire ne dispose ni de documents d'archives, ni de mémoires privés. On peut bien cependant, sans crainte de se tromper, dire que l'Algérie a eu la bonne fortune, en quelques années, de rencontrer quatre grands gouverneurs généraux, dont le rôle a été considérable.
 
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