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En 1905 et en 1906, des
opérations de police, conduites avec autant de bonheur que
d'activité, améliorèrent notablement la situation dans le
Sud-Oranais. Le chemin de fer, poussé avec activité,
atteignait Djenien-bou-Rezg en 1900, Beni-Ounif, à 4
kilomètres de Figuig, en 1903, Colomb-Béchar en 1905. Ainsi,
depuis 1900, en l'espace de cinq ans, nous nous étions
installés dans les oasis sahariennes, puis dans la Zousfana
et la Saoura et en dernier lieu à l'Ouest du Béchar. |
LA QUESTION TOUAREG
ET LE GÉNÉRAL LAPERRINE |
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Dans le même temps que le
général Lyautey instaurait la paix française dans les
confins algéro-marocains, le colonel Laperrine la faisait
régner dans l'immense Sahara. La pénétration saharienne eut
la même fortune que la pénétration marocaine l'homme qu'il
lui fallait ne lui fit pas défaut. De même que Lyautey avait
adapté aux circonstances les doctrines de Bugeaud, Laperrine
accommoda les méthodes de Lyautey aux nécessités
sahariennes. La mobilité, recommandable dans le Sud-Oranais,
est plus indispensable encore dans le vrai Sahara et s'y
entend d'une façon plus absolue. L'occupation des oasis
sahariennes s'était faite avec un grand appareil militaire :
la conquête du Sahara central fut obtenue par une poignée
d'hommes. Au printemps de 1902, le lieutenant Cottenest,
envoyé à la poursuite d'un rezzou de Touaregs qui avait
dévalisé quelques indigènes du Tidikelt, fut attaqué à
Tit par 300 Touaregs, qu'il mit en fuite après leur avoir
infligé de grosses pertes. Ces pertes avaient une singulière
importance pour des guerriers dont le chiffre total ne
dépassait pas 1 200 hommes et le combat du Tit eut un grand
retentissement dans tout le Sahara. L'attitude à la fois
bienveillante et ferme de Laperrine fit le reste et amena la
soumission des Hoggar, qui étaient jusque-là le groupe
réputé le plus hostile à notre domination. Le 20 janvier
1904, l'amenokal Moussa-ag-Amastane vint à In-Salah faire sa
soumission, s'engageant à rendre les pistes du pays si sûres
qu'un esclave portant de l'or sur sa tête pourrait traverser
le Hoggar en toute tranquillité. Ainsi, la question touareg,
ouverte depuis quarante ans et pour laquelle tour à tour
Duveyrier, Polignac, Flatters, Foureau et Lamy avaient
préconisé les solutions les plus opposées, se trouvait, à
la première tentative de Laperrine, conduite à son
dénouement.
Dans le Sahara occidental, les Touaregs Azdjer restèrent plus
longtemps rebelles à notre influence et les résultats
obtenus furent moins complets. Cependant la reconnaissance
conduite à Djanet par le capitaine Touchard et les campagnes
d'apprivoisement de Laperrine réussirent, malgré les
difficultés suscitées par les agents ottomans de Rhat, à
nous ramener une grande partie des tribus, dont le territoire
fut parcouru en tous sens par nos Sahariens, appuyés sur les
postes de Fort-Flatters (Temassinine) et Fort-Polignac. |
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