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  L'ALGÉRIE de 1890 à 1914. La renaissance coloniale.  
     
  
En 1905 et en 1906, des opérations de police, conduites avec autant de bonheur que d'activité, améliorèrent notablement la situation dans le Sud-Oranais. Le chemin de fer, poussé avec activité, atteignait Djenien-bou-Rezg en 1900, Beni-Ounif, à 4 kilomètres de Figuig, en 1903, Colomb-Béchar en 1905. Ainsi, depuis 1900, en l'espace de cinq ans, nous nous étions installés dans les oasis sahariennes, puis dans la Zousfana et la Saoura et en dernier lieu à l'Ouest du Béchar.

LA QUESTION TOUAREG ET LE GÉNÉRAL LAPERRINE

 
Dans le même temps que le général Lyautey instaurait la paix française dans les confins algéro-marocains, le colonel Laperrine la faisait régner dans l'immense Sahara. La pénétration saharienne eut la même fortune que la pénétration marocaine l'homme qu'il lui fallait ne lui fit pas défaut. De même que Lyautey avait adapté aux circonstances les doctrines de Bugeaud, Laperrine accommoda les méthodes de Lyautey aux nécessités sahariennes. La mobilité, recommandable dans le Sud-Oranais, est plus indispensable encore dans le vrai Sahara et s'y entend d'une façon plus absolue. L'occupation des oasis sahariennes s'était faite avec un grand appareil militaire : la conquête du Sahara central fut obtenue par une poignée d'hommes. Au printemps de 1902, le lieutenant Cottenest, envoyé à la poursuite d'un rezzou de Touaregs qui avait dévalisé quelques indigènes du Tidikelt, fut attaqué à Tit par 300 Touaregs, qu'il mit en fuite après leur avoir infligé de grosses pertes. Ces pertes avaient une singulière importance pour des guerriers dont le chiffre total ne dépassait pas 1 200 hommes et le combat du Tit eut un grand retentissement dans tout le Sahara. L'attitude à la fois bienveillante et ferme de Laperrine fit le reste et amena la soumission des Hoggar, qui étaient jusque-là le groupe réputé le plus hostile à notre domination. Le 20 janvier 1904, l'amenokal Moussa-ag-Amastane vint à In-Salah faire sa soumission, s'engageant à rendre les pistes du pays si sûres qu'un esclave portant de l'or sur sa tête pourrait traverser le Hoggar en toute tranquillité. Ainsi, la question touareg, ouverte depuis quarante ans et pour laquelle tour à tour Duveyrier, Polignac, Flatters, Foureau et Lamy avaient préconisé les solutions les plus opposées, se trouvait, à la première tentative de Laperrine, conduite à son dénouement.
Dans le Sahara occidental, les Touaregs Azdjer restèrent plus longtemps rebelles à notre influence et les résultats obtenus furent moins complets. Cependant la reconnaissance conduite à Djanet par le capitaine Touchard et les campagnes d'apprivoisement de Laperrine réussirent, malgré les difficultés suscitées par les agents ottomans de Rhat, à nous ramener une grande partie des tribus, dont le territoire fut parcouru en tous sens par nos Sahariens, appuyés sur les postes de Fort-Flatters (Temassinine) et Fort-Polignac.
 
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