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M.
RÉVOIL
(1901-1903). LES TERRITOIRES DU SUD |
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M. Jonnart, en
donnant sa démission au bout de quelques mois, exprimait
l'espoir que son programme continuerait à être appliqué
et que son successeur travaillerait, comme il l'avait fait
lui-même, à la fusion plus intime des races et à l'essor
de l'Algérie.
Cet espoir ne fut pas déçu. M. Révoil, ministre de la
France au Maroc, qui fut choisi pour le remplacer, était un
diplomate accompli, un esprit souple et ingénieux qui
excellait à résoudre les difficultés sans les heurter de
front. Lettré et artiste, il séduisait tous ses
interlocuteurs par le charme qui émanait de sa personne et
de sa conversation. Cet homme si doux et si paisible fut
d'ailleurs en matière administrative le plus audacieux de
tous les gouverneurs. Il poursuivit à la fois le
développement économique et l'union morale de la colonie. |
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Comme ses prédécesseurs, il
s'efforça, non sans succès, de détourner les Algériens
des agitations de la rue pour les orienter vers la solution
des problèmes économiques en même temps qu'il achevait la
réorganisation administrative.
M. Révoil n'avait pas accepté sans hésitation le
gouvernement général. Mais le ministre insista pour que la
direction des affaires algériennes fût confiée à l'homme
qui avait si habilement conduit les affaires marocaines, qui
connaissait les populations musulmanes pour avoir longtemps
vécu parmi elles à Tunis et à Tanger, qui avait su donner
à notre politique envers l'islam une direction ferme et
rationnelle. La nomination de M. Révoil témoignait de
l'unité que nous voulions donner à notre politique dans
l'Afrique du Nord; il allait appliquer ses talents, qui
étaient de premier ordre, à la solution des questions qui
se posaient sur nos frontières sahariennes et marocaines.
Dès l'instant que la France entendait avoir une politique
saharienne, il était nécessaire de tracer une limite entre
le pays méditerranéen et les immensités désertiques. On
ne pouvait pas prolonger indéfiniment vers le Sud les trois
divisions algériennes et il fallait substituer une
impulsion d'ensemble à leurs vues mal coordonnées et
divergentes.
Il importait d'appliquer dans ces régions pauvres et vides
des méthodes d'administration moins pesantes et moins
coûteuses que celle de l'Algérie du Nord. |
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