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  L'ALGÉRIE de 1890 à 1914. La renaissance coloniale.  
     
  

M. RÉVOIL (1901-1903). LES TERRITOIRES DU SUD

 
M. Jonnart, en donnant sa démission au bout de quelques mois, exprimait l'espoir que son programme continuerait à être appliqué et que son successeur travaillerait, comme il l'avait fait lui-même, à la fusion plus intime des races et à l'essor de l'Algérie.
Cet espoir ne fut pas déçu. M. Révoil, ministre de la France au Maroc, qui fut choisi pour le remplacer, était un diplomate accompli, un esprit souple et ingénieux qui excellait à résoudre les difficultés sans les heurter de front. Lettré et artiste, il séduisait tous ses interlocuteurs par le charme qui émanait de sa personne et de sa conversation. Cet homme si doux et si paisible fut d'ailleurs en matière administrative le plus audacieux de tous les gouverneurs. Il poursuivit à la fois le développement économique et l'union morale de la colonie.
M. RÉVOIL Comme ses prédécesseurs, il s'efforça, non sans succès, de détourner les Algériens des agitations de la rue pour les orienter vers la solution des problèmes économiques en même temps qu'il achevait la réorganisation administrative.
M. Révoil n'avait pas accepté sans hésitation le gouvernement général. Mais le ministre insista pour que la direction des affaires algériennes fût confiée à l'homme qui avait si habilement conduit les affaires marocaines, qui connaissait les populations musulmanes pour avoir longtemps vécu parmi elles à Tunis et à Tanger, qui avait su donner à notre politique envers l'islam une direction ferme et rationnelle. La nomination de M. Révoil témoignait de l'unité que nous voulions donner à notre politique dans l'Afrique du Nord; il allait appliquer ses talents, qui étaient de premier ordre, à la solution des questions qui se posaient sur nos frontières sahariennes et marocaines.
Dès l'instant que la France entendait avoir une politique saharienne, il était nécessaire de tracer une limite entre le pays méditerranéen et les immensités désertiques. On ne pouvait pas prolonger indéfiniment vers le Sud les trois divisions algériennes et il fallait substituer une impulsion d'ensemble à leurs vues mal coordonnées et divergentes.
Il importait d'appliquer dans ces régions pauvres et vides des méthodes d'administration moins pesantes et moins coûteuses que celle de l'Algérie du Nord.
 
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