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  L'ALGÉRIE de 1890 à 1914. La renaissance coloniale.  
     
  
Le voyage du Président Loubet dura du 15 au 26 avril. L'Espagne, l'Italie, la Russie et la Grande-Bretagne envoyèrent des navires de guerre le saluer à Alger. " J'apporte ici, déclara M. Loubet, avec la sollicitude cordiale de la mère-patrie pour ses enfants, le désir d'étudier sur place la situation et les intérêts d'un admirable pays, où nous poursuivons un idéal à la fois économique et moral, et où l'exercice de la liberté doit être concilié avec ses responsabilités et ses devoirs. " M. Loubet recommanda l'union de tous les Français d'Afrique, l'apaisement et la concorde entre tous les peuples et toutes les races. Il constata que les discordes étaient beaucoup plus superficielles de près qu'elles ne le paraissaient de loin et que le prétendu antagonisme entre les colons et les indigènes n'existait en aucune façon. Le 21 avril, une magnifique revue fut passée au Khreider en présence du Président, dont le voyage contribua au rétablissement du calme dans la colonie. Quelques jours après, M. Jonnart était nommé gouverneur général et reprenait l'œuvre que son état de santé ne lui avait pas permis d'achever en 1900. Il allait, cette fois, passer près de neuf années au gouvernement général et mettre fin à la regrettable précarité qui avait caractérisé les gouverneurs généraux depuis le départ de M. Cambon.

L'évolution politique commencée en 1896 est à ce moment achevée. Ses principales étapes avaient été la restauration des pouvoirs du gouverneur en 1896, la création des Délégations financières en 1898, l'institution du budget spécial en 1900, l'organisation des territoires du Sud en 1902. Ces divers actes ont donné à l'Algérie sa constitution nouvelle telle qu'elle existe aujourd'hui. Les solutions adoptées tenaient compte des deux éléments du problème, les Européens et les indigènes; ils conciliaient la liberté nécessaire à la colonie avec le contrôle non moins nécessaire de la métropole. On renonçait définitivement aux erreurs de l'assimilation aussi bien qu'à celles du royaume arabe.

 

LE SECOND GOUVERNEMENT DE M. JONNART (1903-1911)

 
Cette nouvelle constitution algérienne, c'est à M. Jonnart qu'il allait appartenir de la faire fonctionner et d'en tirer le meilleur parti. La colonie était à l'âge critique; devant elle se dressaient les questions économiques, financières et sociales les plus graves et les plus complexes. Comme lors de son premier gouvernement, M. Jonnart s'appliqua à détourner les Algériens des querelles stériles; il s'efforça de les intéresser à leurs affaires, de donner un aliment à leur activité, d'élargir leur horizon, de leur inculquer le sentiment des réalités et des responsabilités.
 
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