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Le gouverneur
général réclama tout d'abord une modification à la loi de
1900 en ce qui concernait le régime des chemins de fer. Au
système du paiement successif par la métropole et par la
colonie des charges de la garantie d'intérêts, la loi du 23
juillet 1904 substitua le système du paiement simultané; la
participation de la métropole devait diminuer progressivement
et celle de la colonie croître peu à peu. A partir de 1905,
l'exploitation des chemins de fer de l'Algérie fut remise à
la colonie, qui en assuma les charges et en encaissa les
produits. |
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C'était le seul procédé qui
permît la prompte application d'un programme dont
dépendaient la vie, l'essor, l'avenir de la production et du
commerce algériens. Il ne s'ensuivait pas que, du jour au
lendemain, toutes les questions de transports dussent être
résolues au mieux des intérêts généraux, mais on pouvait
désormais les aborder, les discuter, les faire aboutir.
Les lignes algériennes étaient partagées entre cinq
Compagnies, dont les réseaux étaient constitués d'une
manière tout à fait incohérente, par des lignes sans
soudure entre elles. Ce morcellement entraînait des
inconvénients graves au point de vue des pertes de temps, des
charges financières de l'exploitation, de la décroissance
des taxes pour les longs parcours, de la diversité et de la
complication des tarifs, qui différaient suivant les réseaux
et souvent d'une ligne à l'autre d'un même réseau. M.
Jonnart songea tout d'abord à racheter toutes les concessions
pour constituer un réseau unique, mais ce projet rencontra de
tels obstacles qu'il dut se contenter de poursuivre
l'unification des tarifs, leur communauté sur les divers
réseaux et l'exécution du programme des travaux
complémentaires en s'adressant séparément à chacun des
concessionnaires. La plupart des Compagnies s'y prêtèrent,
mais la Compagnie de l'Est-Algérien, par suite des règles
qui avaient présidé à la construction de son réseau,
déclara ne pouvoir s'engager dans la voie des abaissements de
taxes. |
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Le rachat des lignes
concédées à l'Est-Algérien et leur exploitation en régie
furent autorisées par un décret de 1907; puis, en 1911, les
assemblées algériennes votèrent le rachat des lignes de la
Compagnie Bône-Guelma, qui fut réalisé par un décret de
1913. |
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