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  L'ALGÉRIE de 1890 à 1914. La renaissance coloniale.  
     
  
La lutte contre le paludisme fut méthodiquement entreprise et on prescrivit les mesures prophylactiques que la science moderne recommande : assèchement des mares, pétrolage des eaux stagnantes, grillage des portes et fenêtres, quininisation préventive. La vaccination fut rendue obligatoire.
Pour rapprocher et confondre dans la famille française les divers éléments de la population européenne, le meilleur moyen est assurément de les réunir d'abord sur les bancs de l'école.
 
M. LUTAUD Aussi l'enseignement public à tous les degrés fut-il l'objet de la sollicitude de M. Jonnart. Les assemblées algériennes consentirent patriotiquement les plus généreux sacrifices et firent plus en l'espace de trois ou quatre ans qu'il n'avait été fait pendant les vingt années qui avaient précédé la création du budget spécial. Un vaste programme d'écoles primaires et primaires supérieures fut élaboré, de manière à faire face à l'augmentation de la population scolaire européenne.
En 1907, M. Jonnart fit adopter par les assemblées algériennes le projet de création d'une Université destinée à grouper les écoles d'enseignement supérieur instituées trente ans auparavant par Paul Bert ; M. Joly, délégué financier, un des hommes les plus distingués qui aient honoré les assemblées de la colonie, fut un des artisans les plus convaincus et les plus passionnés de cette oeuvre.
La création fut autorisée par la loi du 30 décembre 1909, qui marque une date décisive dans le développement de l'instruction publique en Algérie. L'Université d'Alger constitue à la fois un foyer de culture française et un centre de recherches de toutes natures sur notre vaste domaine de l'Afrique du Nord. Dans le même ordre d'idées, M. Jonnart, voulant donner à quelques artistes choisis parmi les meilleurs des facilités pour venir en Algérie, fonda sur les coteaux de Mustapha la villa Abd-el-Tif, qui accueillit tous les ans deux boursiers désignés à la suite d'un concours. 
 
Cette création était pour lui un symbole montrant que l'Algérie adulte ne voulait pas être seulement un pays de marchands, uniquement préoccupé des cours des vins, des moutons et des céréales, mais qu'elle entendait faire une place aux choses de l'esprit et de l'art.
 
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