Lorsque M. Jonnart quitta l'Algérie en 1911, l'évolution
déterminée par la suppression des rattachements était très
avancée. Les nouvelles institutions algériennes, budget
spécial, délégations financières, territoires du Sud,
fonctionnaient d'une manière satisfaisante. L'ordre était
rétabli dans l'administration, mieux dans la main du
gouverneur, s'inspirant de méthodes appropriées au pays. La
politique indigène avait pris une orientation nouvelle et un
accent nouveau. Les questions sahariennes et marocaines
étaient résolues ou sur le point de l'être.
M. Lutaud, préfet du Rhône, qui succéda à M. Jonnart et
qui demeura plus de sept ans au gouvernement général,
accomplit lui aussi une oeuvre considérable. Il avait été
longtemps préfet d'Alger : " Mon étroite collaboration
avec mes trois éminents prédécesseurs, Laferrière, Révoil,
Jonnart, disait-il en débarquant en Algérie le 22 avril
1911, m'a désigné au choix du gouvernement de la République
pour continuer leur tâche et suivre leurs traditions. " |