Page précédente HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES - Tome2 - Retour page Table des matières ALGÉRIE - LIVRE IV  - CHAP. 1 Page suivante
  L'ALGÉRIE de 1890 à 1914. La renaissance coloniale.  
     
  
M. Jules Cambon, pendant les sept années qu'il passa au gouvernement général de l'Algérie, s'occupa très activement de la colonisation et du peuplement français, dans la mesure où le lui permettaient l'insuffisance des sommes affectées aux achats de terres dans la période qui a précédé l'institution du budget spécial. Il proposa de livrer autant que possible aux colons des terres préalablement défrichées par la main-d'œuvre pénitentiaire.
Il demanda aussi qu'un long délai fût accordé aux acquéreurs pour se libérer, l'État ayant beaucoup moins d'intérêt à encaisser rapidement le prix des terres qu'à faciliter la mise en valeur et à soustraire les nouveaux colons à l'usure. Quelques procédés de publicité, affiches et livrets, comme ceux dont les colonies anglaises tirent très bon parti, augmentèrent le nombre des demandes de concessions et rendirent possible une sélection des demandeurs, dont on exigea un capital de 5 000 francs. Les études préliminaires des centres furent mieux faites, les emplacements mieux choisis, en particulier au point de vue de la salubrité. L'aire du peuplement national s'étendit. On pénétra dans le Dahra, la mise en valeur de la plaine de Bel-Abbès se compléta, la colonisation remonta les vallées de la Mékerra et de la Mina. On aborda les régions jusque-là purement pastorales du Nahr-Ouassel et du Sersou. Dans le département de Constantine, quelques centres furent créés entre Sétif et Batna. L'administration algérienne reprit aussi, sans grand succès d'ailleurs; le problème si tentant de la colonisation maritime. Somme toute, de 1891 à 1900, 103 centres furent créés ou agrandis, 120 000 hectares livrés à la culture européenne. Chasseurs à l' affut (d'après un tableau de Dinet)
Une reprise de la colonisation se marque au début du vingtième siècle. Les inquiétudes causées par la naturalisation automatique engagent à renforcer le peuplement français; en même temps, le budget spécial et l'emprunt fournissent les ressources qui manquaient; sur l'emprunt de 1902, 12 millions sont consacrés à la colonisation officielle.
 
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