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M. Jules Cambon,
pendant les sept années qu'il passa au gouvernement général
de l'Algérie, s'occupa très activement de la colonisation et
du peuplement français, dans la mesure où le lui
permettaient l'insuffisance des sommes affectées aux achats
de terres dans la période qui a précédé l'institution du
budget spécial. Il proposa de livrer autant que possible aux
colons des terres préalablement défrichées par la main-d'œuvre
pénitentiaire. |
Il demanda aussi qu'un long délai
fût accordé aux acquéreurs pour se libérer, l'État ayant
beaucoup moins d'intérêt à encaisser rapidement le prix des
terres qu'à faciliter la mise en valeur et à soustraire les
nouveaux colons à l'usure. Quelques procédés de publicité,
affiches et livrets, comme ceux dont les colonies anglaises
tirent très bon parti, augmentèrent le nombre des demandes
de concessions et rendirent possible une sélection des
demandeurs, dont on exigea un capital de 5 000 francs. Les
études préliminaires des centres furent mieux faites, les
emplacements mieux choisis, en particulier au point de vue de
la salubrité. L'aire du peuplement national s'étendit. On
pénétra dans le Dahra, la mise en valeur de la plaine de
Bel-Abbès se compléta, la colonisation remonta les vallées
de la Mékerra et de la Mina. On aborda les régions
jusque-là purement pastorales du Nahr-Ouassel et du Sersou.
Dans le département de Constantine, quelques centres furent
créés entre Sétif et Batna. L'administration algérienne
reprit aussi, sans grand succès d'ailleurs; le problème si
tentant de la colonisation maritime. Somme toute, de 1891 à
1900, 103 centres furent créés ou agrandis, 120 000 hectares
livrés à la culture européenne. |
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Une reprise de la
colonisation se marque au début du vingtième siècle. Les
inquiétudes causées par la naturalisation automatique
engagent à renforcer le peuplement français; en même temps,
le budget spécial et l'emprunt fournissent les ressources qui
manquaient; sur l'emprunt de 1902, 12 millions sont consacrés
à la colonisation officielle. |
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