Les populations musulmanes se
montrèrent sensibles à ce souci de leur bien-être et en
témoignèrent leur reconnaissance. C'est l'honneur de M.
Cambon d'avoir déclenché cette évolution et d'avoir fait
prévaloir une conception plus large et plus intelligente des
conditions dans lesquelles doit s'exercer notre domination.
" Il ne saurait y avoir de colonisation durable et
féconde, disait M. Jonnart, sans une bonne politique
indigène. Cette politique exige beaucoup de tact et de
compétence. A vrai dire, on ne diffère pas tant sur le fond
que sur une question de priorité des réformes à accomplir.
D'une part, c'est la thèse de l'émancipation des populations
indigènes ; de l'autre, celle de leur évolution préalable,
prudemment dirigée, préparée par le développement
économique, intellectuel et social. " C'est cette
seconde thèse que M. Jonnart fit sienne. Il tendit
constamment au rapprochement des deux groupes de population
qui sont en présence dans l'Afrique du Nord. Cette politique
fut poursuivie avec l'entière adhésion des assemblées
algériennes et s'harmonisa avec les vues générales de la
politique française.
" Il faut, disait M. Jonnart, que les indigènes
voient en nous autre chose que des gendarmes et des marchands
et que çà et là se dresse, visible à tous, un symbole de
la bonté française. "
La question la plus délicate est sans contredit celle de
l'enseignement indigène, question plus politique que
technique. |