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  L'ALGÉRIE de 1890 à 1914. La renaissance coloniale.  
     
  
Un décret du 19 septembre 1912 dispensa du régime de l'indigénat les indigènes qui avaient accompli leur service militaire et les admit à l'électorat municipal. Un autre décret du 13 janvier 1914 élargit d'une manière très notable le corps électoral indigène; en même temps, l'effectif des conseillers municipaux indigènes passait du quart au tiers de l'effectif du conseil, avec un maximum de 12 conseillers au lieu de 6. Enfin, à la veille de la guerre, la loi du 15 juillet 1914, précédée d'importantes discussions devant les Chambres, réduisait de nouveau considérablement le nombre des infractions au Code de l'indigénat, faisait passer au juge de paix la plus grande partie de ces contraventions spéciales et donnait une longue liste des capacités qui soustrayaient les indigènes à la juridiction exceptionnelle de l'administrateur. Le permis de voyage imposé jusque-là aux indigènes était supprimé. L'internement administratif était remplacé par une mise en surveillance spéciale, entourée de multiples garanties.
 

LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

 
La grande prospérité économique de l'Algérie n'a guère commencé qu'aux environs de 1900. Dans les dernières années du dix-neuvième siècle, ceux qui avaient foi dans l'avenir de ce pays et qui fondaient sur lui de grandes espérances étaient rares, même dans la colonie. Certains économistes s'efforçaient encore de démontrer que le vignoble algérien était hypothéqué au delà de sa valeur, que la fertilité des terres s'épuisait et que, somme toute, l'Algérie était une très mauvaise affaire. La Banque de l'Algérie, pour aider à la constitution du vignoble, s'était trouvée entraînée à consentir des prêts fonciers qui ne rentraient pas dans son rôle de banque d'émission. L'abus du crédit avait été suivi d'un brusque resserrement vers 1892 et la Banque, ne pouvant rentrer dans ses créances, s'était trouvée à la tête d'un grand nombre de domaines dont la liquidation, poursuivie de 1892 à 1900, fut assez pénible. Une crise de mévente avait éprouvé la viticulture algérienne en 1893; la métropole étant à peu près le seul marché où les vins algériens trouvent à se placer, ce placement devient difficile toutes les fois qu'il y a en France plusieurs bonnes récoltes consécutives. Cependant divers indices sont favorables; les récoltes de céréales sont plus abondantes et moins inégales; les bonnes méthodes de culture sont de plus en plus pratiquées par les Européens, notamment dans la plaine de Bel-Abbès. On s'efforce d'accroître et d'améliorer le cheptel algérien, de développer l'industrie pastorale, en particulier par l'aménagement de rdirs et de citernes; une enquête est poursuivie par les soins de M. Cambon sur le "pays du mouton ".
 
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