|
Le ministre des Affaires
étrangères ayant déclaré à la tribune de la Chambre des
députés que la question du Touat était une question
exclusivement algérienne, M. Cambon, dès le mois d'août
1891, écrivait combien il lui paraissait nécessaire que la
France, en occupant le groupe des oasis qui s'étendent au
Sud-Ouest de l'Algérie, prît une résolution qui assurerait
définitivement la tranquillité de ses possessions et sa
domination dans le Sahara : " Les oasis du Touat, du
Gourara et du Tidikelt, disait-il, ont servi de refuge à tous
les hommes de nos tribus plus ou moins compromis et ont été
le centre de toutes les agitations qui se produisent contre
nous ; c'est là que s'est réfugié Bou-Amama, qui cherche
par tous les moyens à encourager les insurrections, les
razzias et les défections. D'un autre côté, le souvenir de
la mission Flatters, qui n'a pas été vengée, écarte de
nous les Touaregs, qui en ont concerté le massacre. Enfin les
nécessités de la politique nous ayant conduit à
reconnaître la souveraineté de la Porte sur Rhadamès et sur
Rhat, il en résulte que, si nous laissons échapper le Touat,
qui est la plus grande ligne d'eau et de population se
dirigeant à travers le Sahara vers l'intérieur de l'Afrique,
le traité conclu avec l'Angleterre relativement à
l'hinterland algérien sera devenu lettre morte entre nos
mains. |
 |
L'occupation des oasis du
Sud-Ouest aurait eu, d'après M. Cambon, le triple résultat
de rendre toute insurrection impossible dans le Sud, de mettre
dans nos mains la voie saharienne la plus fréquentée après
le Nil, enfin de nous donner plus de liberté de mouvement
dans la question du Maroc. |
|
|