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  L'ALGÉRIE de 1890 à 1914. La renaissance coloniale.  
     
  
M. Jonnart, lors de son premier séjour à Alger, avait préconisé la formation de forces sahariennes recrutées sur place; M. Révoil réalisa cette organisation. Un décret du ter avril 1902 créa les Compagnies sahariennes, qu'on a définies une tribu nomade militairement encadrée. Ces Compagnies, composées d'hommes recrutés parmi les habitants du Sahara et qui, au moyen de la solde qui leur est attribuée, se nourrissent et s'entretiennent eux-mêmes, sont encadrés par un personnel français spécialisé et choisi avec le plus grand soin.
 
Officiers et sous-officiers méharistes Elles ont les qualités d'endurance, de sobriété, d'énergie nécessaires pour mener d'une façon continue la vie nomade du désert, pour rivaliser de hardiesse et de vitesse avec leurs adversaires et pour les dominer grâce à un meilleur armement, à une discipline plus forte, à une direction supérieure.

Si nous avions longtemps hésité à occuper les oasis, c'était dans la crainte d'ouvrir prématurément la question du Maroc. Cette crainte n'était pas vaine. Dès la conquête des oasis, il devint évident que l'équivoque du traité de 1845 ne pouvait se prolonger sans risques. A ce traité, qui avait résolu le problème des frontières sahariennes en le déclarant inexistant, les faits donnaient chaque jour des démentis pleins de menaces. A l'instigation de M. Révoil, un protocole destiné à interpréter le traité de 1845 fut signé à Paris le 20 juillet 1901 et complété par les accords du 20 avril 1902.

 
Ces conventions organisèrent une politique de collaboration entre la France et le gouvernement chérifien dans les régions frontières. Quoique le makhzen ne se prêtât que d'assez mauvaise grâce à cette collaboration, les accords conclus par M. Révoil facilitèrent notre progression vers le Sud et le Sud-Ouest; ils donnèrent plus d'aisance aux mouvements de nos troupes et nous délivrèrent de la préoccupation, si vive jusque-là, que le moindre incident ne fût exploité contre nous auprès du sultan.
 
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