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Cependant les vols et les
agressions contre nos postes et nos convois, enlèvements de
troupeaux, assassinats de sentinelles, attentats contre les
isolés, se multipliaient d'une manière de plus en plus
inquiétante dans la région de la Zousfana. M. Jonnart,
replacé à la tête du gouvernement général en mai 1903,
était décidé à mettre un terme à cet état de choses. Il
se rendit aussitôt dans le Sud-Ouest; au cours de sa
tournée, le 31 mai, son escorte fut attaquée par les
habitants de Zenaga, le principal des ksours de Figuig. Cet
incident ne fit que hâter l'exécution des mesures de police
prévues. Le 8 juin, le ksar de Zenaga fut bombardé et les
habitants demandèrent l'aman. Mais la soumission des
sédentaires ne réussit pas à mettre fin aux coups de main
des nomades, comme en témoigna l'attaque du poste de Taghit
(août 1903). |
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LE GÉNÉRAL
LYAUTEY |
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C'est M. Jonnart qui appela dans
l'Afrique du Nord le grand colonial qui devait pacifier et
organiser le Maroc. Sur ses instances, le gouvernement se
décida à confier le commandement de la subdivision d'Aïn-Sefra
au colonel Lyautey, qui s'était déjà trouvé aux prises
avec des difficultés analogues au Tonkin et à Madagascar et
y avait fait ses preuves comme organisateur; bientôt après,
on renforça encore sa situation en dotant la subdivision
d'une organisation autonome; son chef fut investi de
l'autorité directe sur toutes les troupes stationnées dans
son commandement, sous le contrôle du ministre de la Guerre
et du gouverneur général. M. Jonnart défendit
énergiquement son collaborateur contre les bureaux des
ministères et contre les embûches de toutes sortes; il le
soutint et l'encouragea dans l'œuvre par laquelle il allait
préluder, dans les confins algéro-marocains, à celle qu'il
devait accomplir dans l'empire chérifien.
Il n'y a pas de plus grand nom que celui de Lyautey dans
l'histoire de la France coloniale moderne, ni d'œuvre plus
belle que la sienne. " Ses incomparables qualités de
chef, dit le rapport précédant le décret qui lui conférait
la dignité de maréchal de France, son sens de l'action, son
autorité, sa méthode et ses succès ont fait de lui un des
meilleurs artisans de la gloire française. " Il aime à
se dire l'élève de Gallieni, qui fut lui-même l'élève de
Faidherbe ; avec ces trois hommes s'est renouée dans notre
pays la grande tradition coloniale. La guerre, telle que
Lyautey l'a pratiquée pendant sept ans en Algérie et pendant
quatorze ans au Maroc, c'est moins une guerre qu'une
pénétration pacifique, où la manifestation de la force
permet d'en éviter l'emploi. L'action politique précède,
accompagne et suit l'action militaire. La conquête à faire,
ce n'est pas celle du territoire : c'est celle des populations
qui y vivent. |
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