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  L'ALGÉRIE DE 1914 À 1930  
     
  
Vivant plus misérablement que le plus pauvre des Touaregs, soignant les malades et les enfants, propageant avec ténacité de menus progrès matériels, apaisant les querelles, portant partout, dans cet âpre monde du désert, sa souriante bonté et son angélique patience, le « marabout chrétien » fut bientôt adoré des Hoggar et célèbre dans le Sahara tout entier. Son prestige et son dévouement semblaient devoir garantir contre tout attentat cet homme admirable, qui fut un savant, un patriote et un saint et qui mourut en martyr pour son pays et pour sa foi.
 
Les Hoggar, impressionnés par la mort du Père de Foucauld et par les succès senoussistes en pays azdjer démesurément grossis, entrèrent à leur tour en dissidence, abandonnant leurs terrains de parcours et se réfugiant les uns dans l'Aïr, les autres dans la région montagneuse de l'Ilaman. Même la fidélité de leur chef, l'amenokal Moussa­ag-Amastane, un de nos plus fidèles alliés, parut un instant ébranlée. A l'autre extrémité du Sahara, un Touareg de l'Aïr, Kaoussen, assiégeait notre poste d'Agadès avec des bandes senoussistes. Le Sahara tout entier semblait nous échapper.

Pour remédier à ce péril, le général Lyautey, alors ministre de la Guerre, fit appel au général Laperrine, qui avait été le pacificateur et l'organisateur du Sahara. Une décision du 12 janvier 1917 lui donna autorité sur l'ensemble des territoires sahariens de l'Algérie, de la Tunisie et de l'Afrique occidentale. La situation, qui paraissait profondément troublée, se rétablit avec une surprenante rapidité. Laperrine réussit en peu de temps à reprendre en main les populations sahariennes. Il mit Fort-Flatters en état de défense, conserva Fort-Motylinski et fit démentir énergiquement les bruits d'abandon du Tidikelt que répandaient nos ennemis.

Porte du bordj du père de FOUCAULD à Tamaanrasset (d'après une peinture de P.E. Dubois).
 
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