Les Hoggar, impressionnés par la mort du Père de Foucauld
et par les succès senoussistes en pays azdjer
démesurément grossis, entrèrent à leur tour en
dissidence, abandonnant leurs terrains de parcours et se
réfugiant les uns dans l'Aïr, les autres dans la région
montagneuse de l'Ilaman. Même la fidélité de leur chef,
l'amenokal Moussaag-Amastane, un de nos plus fidèles
alliés, parut un instant ébranlée. A l'autre extrémité
du Sahara, un Touareg de l'Aïr, Kaoussen, assiégeait notre
poste d'Agadès avec des bandes senoussistes. Le Sahara tout
entier semblait nous échapper.
Pour remédier à ce péril, le général Lyautey, alors
ministre de la Guerre, fit appel au général Laperrine, qui
avait été le pacificateur et l'organisateur du Sahara. Une
décision du 12 janvier 1917 lui donna autorité sur
l'ensemble des territoires sahariens de l'Algérie, de la
Tunisie et de l'Afrique occidentale. La situation, qui
paraissait profondément troublée, se rétablit avec une
surprenante rapidité. Laperrine réussit en peu de temps à
reprendre en main les populations sahariennes. Il mit
Fort-Flatters en état de défense, conserva Fort-Motylinski
et fit démentir énergiquement les bruits d'abandon du
Tidikelt que répandaient nos ennemis. |