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  L'ALGÉRIE DE 1914 À 1930  
     
  
Le capitaine Depommier rentra à Djanet et obtint la soumission des Azdjer. Il ramena Moussa-ag-Amastane, dont l'influence et les négociations aboutirent bientôt à la soumission presque totale des Hoggar. La garnison d'Agadès fut débloquée; Khaoussen, poursuivi et traqué par nos colonnes, avec lesquelles Moussa collabora, abandonna la lutte; sa fuite ramena le calme dans l'Aïr, qui fit sa soumission complète.
Le général LAPERRINE.  
Dès la fin de 1917, le Sahara et ses habitants n'inspiraient plus d'inquiétudes. L'année 1918 marqua la fin de l'agitation que la guerre y avait fait naître et que l'appui donné par les Germano-Turcs aux contingents tripolitains avait réussi à y propager. La situation redevint tout à fait comparable à ce qu'elle était en 1914. La question du Sahara central ne fut plus qu'une question de police locale, pour laquelle nous disposions, avec les Compagnies sahariennes, d'un outil parfaitement adapté au milieu.

Dans le Sahara occidental, de graves événements se produisirent au Tafilelt en 1918. Le chérif Mohammed-Semlali fit assassiner la mission française établie à Tighmart et souleva les Ait-Atta. Le 9 août 1918, un combat malheureux eut lieu à Gaouz dans une des palmeraies du Tafilelt ; l'insurrection menaçait de s'étendre; on fit appel à des forces empruntées à l'Algérie, mais c'est seulement en janvier 1919 que les harkas se dispersèrent et que la résistance fut brisée. On ne se décida pas d'ailleurs à occuper le Tafilelt et on résolut d'attendre la fin de la guerre pour cette opération.

Grâce au chef exceptionnel que fut le général Lyautey, grâce à des prodiges sans cesse renouvelés d'habileté politique et de valeur militaire, l'armature avait tenu bon au Maroc, aussi bien qu'en Tunisie et au Sahara. On n'imagine que trop ce qui serait arrivé si nous avions lâché pied dans l'empire chérifien; l'incendie, comme l'espéraient les Allemands, aurait pu gagner l'Algérie, la Tunisie, tous nos pays musulmans.

 
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