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  L'ALGÉRIE DE 1914 À 1930  
     
   leur marine marchande, rendit très précaires ses relations avec la métropole et eut sur sa vie économique des conséquences profondes.
Les destructions de navires furent très nombreuses dans la Méditerranée occidentale; les premiers sous-marins y parurent au printemps de 1915; en 1916, l' U-35 et l' U-39 y firent des croisières célèbres ; des transports de troupes, des paquebots et surtout de nombreux cargos furent torpillés sur les côtes de l'Algérie. Le maximum des destructions fut atteint en avril 1917; à partir de ce moment, le système des convois escortés fut substitué au système peu efficace des patrouilles ; des procédés variés, tant offensifs que défensifs, armement des navires, appareils fumigènes, camouflage, détection sous-marine, assurèrent à la marine marchande une protection plus sérieuse. Elle fut cependant très éprouvée. La plus grande partie du tonnage étant d'ailleurs réquisitionnée ou affrétée et consacrée aux besoins de la défense nationale, il devint de plus en plus difficile à l'Algérie de se procurer les navires nécessaires aussi bien pour ses exportations que pour ses importations. Seuls, les besoins les plus urgents reçurent satisfaction, partiellement et tardivement.
Le but à atteindre était, par un emploi judicieux des ressources de l'Algérie, de ne demander au commerce extérieur que les marchandises strictement indispensables, puis de mettre à la disposition de la métropole un excédent de production aussi considérable que possible. D'où deux questions essentielles : celle du ravitaillement de l'Algérie et celle de l'aide fournie par elle à la mère-patrie.
De 1914 à 1918, les récoltes de céréales suffirent à l'alimentation de la colonie et laissèrent des excédents pour l'exportation; des difficultés s'élevèrent néanmoins du fait qu'il fallait calculer aussi exactement que possible la quantité de céréales nécessaire au pays et ne laisser sortir que le superflu, étant donné la difficulté de se réapprovisionner. Le même problème se posa pour la viande et pour l'huile d'olive, qui est, avec la semoule, la base principale de l'alimentation des indigènes. Parmi les denrées que l'Algérie ne produit pas et qui lui sont indispensables, le sucre figure au premier rang; la consommation mensuelle atteint 3 000 tonnes; un des premiers soins du service du ravitaillement fut de s'en procurer; il n'y parvint pas sans de sérieuses difficultés. En dehors des produits alimentaires, la question la plus importante était celle des combustibles, houille, pétrole, essence; avant la guerre, l'Algérie recevait plus de 2 millions de tonnes de houille, dont 500 000 étaient absorbées par la consommation locale; en raison des restrictions, qui por­tèrent principalement sur le nombre des trains et l'éclairage des villes, on pouvait à la rigueur se contenter de 400 000 tonnes, mais on n'arriva même pas à se les procurer et la situation fut à certains moments assez critique; en 1918, 240 000 tonnes seulement furent livrées à la consommation intérieure.
 
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