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  L'ALGÉRIE DE 1914 À 1930  
     
   A partir de 1917, ce n'est qu'avec beaucoup de peine également qu'on obtint le pétrole et l'essence nécessaires.

L'isolement forcé de l'Algérie pendant la guerre et l'élévation du prix des frets l'amenèrent à rechercher dans son sol ou son sous-sol des ressources encore inexploitées, à installer ou à développer un certain nombre d'industries. On rechercha sans grand succès des combustibles minéraux, dont l'Algérie s'est montrée jusqu'ici à peu près totalement dépourvue. La hausse du prix du charbon permit de reprendre l'exploitation des lignites de Marceau et de Smendou ; le petit gisement houiller de Kenadsa, à 20 kilomètres de Colomb-Béchar, fut aménagé et donna 5 à 6 000 tonnes. Les gisements pétrolifères de la région de Relizane fournirent quelques milliers de tonnes de pétrole brut. L'industrie de la minoterie et celle des pâtes alimentaires prirent un remarquable essor. En même temps que s'étendaient les plantations de tabac, les manufactures connaissaient une très grande activité. La production de l'alcool s'accrut en raison des obstacles que rencontrait l'exportation des vins. La difficulté de transporter des animaux vivants amena la création d'une usine frigorifique à Maison-Carrée. Une laverie de laines fut installée à Hussein-Dey. Dans la région d'Alger se créèrent quelques usines pour la fabrication du matériel de guerre. Les empêchements rencontrés pour l'exportation de l'alfa firent étudier la création d'usines pour la fabrication de la pâte à papier.

Pays avant tout agricole, c'est par les produits de la terre que l'Algérie pouvait venir le plus efficacement en aide à la France; elle n'y a pas manqué. Elle fournit à la métropole pendant les années de guerre des quantités de blé, d'orge et d'avoine qui varièrent suivant les récoltes, mais qui furent toujours importantes. La récolte de 1918 fut magnifique et laissa un excédent de 7 à 8 millions de quintaux de céréales, qui furent achetés par l'intendance et jouèrent un rôle important dans la victoire française; c'est en effet grâce à cette récolte que tous les transports maritimes purent être consacrés à amener les troupes américaines avec une rapidité qui avança d'un an la fin de la guerre, épargnant des pertes énormes en capitaux et en vies humaines. La récolte des vins, variable elle aussi, fut en moyenne de 7 à 8 millions d'hectolitres, s'élevant à 10 millions en 1914, s'abaissant à 5 millions en 1915; les hauts prix des vins procurèrent aux colons algériens des bénéfices remarquables, mais leur transport rencontra pendant toute la durée des hostilités les plus graves difficultés; on y remédia en partie par la distillation, qui réduisait le volume à transporter dans la proportion des neuf dixièmes.

 
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