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  L'ALGÉRIE DE 1914 À 1930  
     
  
En janvier 1918, lorsque M. Jonnart accepta de nouveau, pour la durée de la guerre, les fonctions de gouverneur, il se mit d'accord avec le conseil des ministres sur un programme qui était la conclusion logique des votes et des délibérations antérieurs.
Femme préparant le couscouss  
Le caractère de M. Jonnart, son expérience de l'administration et de la politique algériennes, auxquelles il était si intimement mêlé depuis quarante-deux ans, étaient un sûr garant qu'il n'aurait pas collaboré à l'application de réformes qu'il eût désapprouvées et qu'il eût jugées de nature à soulever un antagonisme entre les colons et les indigènes. La guerre avait été pour les indigènes la pierre de touche, l'épreuve décisive de leur loyalisme; il convenait de les rapprocher de plus en plus de la famille française, de les associer de plus en plus étroitement à nos destinées.

Des considérations internationales venaient d'ailleurs s'ajouter aux arguments d'équité et de justice; il fallait que, le jour où les plénipotentiaires des pays belligérants se réuniraient en conférence pour mettre fin à l'horrible mêlée, nous pussions faire état avec orgueil de notre générosité envers les musulmans algériens. Cependant les réformes projetées rencontraient dans les assemblées de la colonie des résistances et des appréhensions ; le gouverneur dut déployer de grands efforts pour vaincre leurs hésitations et leurs objections ; les adversaires des réformes ne se sont pas trompés sur son rôle en cette circonstance lorsqu'ils ont donné à la loi qui les réalisait le nom de « loi Jonnart ».

 
Le programme arrêté par le gouvernement comportait des réformes militaires, des réformes fiscales, enfin des réformes administratives et politiques.
Au point de vue militaire, deux innovations étaient particulièrement intéressantes. La première permettait aux indigènes, qui auparavant ne pouvaient prétendre à un grade supérieur à celui de lieutenant, d'accéder aux grades les plus élevés de l'armée. La seconde disposait que les militaires indigènes auraient droit aux mêmes pensions de retraite et aux mêmes gratifications de réforme que les Français.
 
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