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  L'ALGÉRIE DE 1914 À 1930  
     
  
Les délégués ont pris conscience de leur force, ils tiennent les cordons de la bourse et ne les desserrent qu'à bon escient; ils ont une doctrine financière, à laquelle ils sont fermement attachés et qui sur certains points s'oppose à celle des gouverneurs. Ils ont fait néanmoins un très bon usage des attributions qui leur ont été conférées. Divers projets de réforme des assemblées algériennes ont été élaborés, dans le sens d'un élargissement de leurs pouvoirs, de la suppression du compartimentage, de la suppression ou de la refonte du Conseil supérieur.
 
Cependant la loi organique annoncée par les décrets de 1898 et par la loi de 1900 n'a pas encore vu le jour. La réforme essentielle et urgente consisterait, semble-t-il, sans donner aux assemblées algériennes un véritable pou­voir législatif ni une autorité souveraine, à leur permettre de régler sur place les affaires qui n'intéressent ni les finances métropolitaines, ni la défense nationale et de statuer notamment sur les demandes de concessions de mines et de chemins de fer qui ne comportent ni subvention, ni garantie d'intérêt. On peut, croyons-nous, sans danger, accroître les attributions des assemblées algériennes; l'autonomie financière n'est pas la préface du séparatisme.

De nombreux problèmes concernant la sécurité, les communications, la politique indigène, l'administration même, sont communs à toute l'Afrique française du Nord. Le défaut de contact et le manque de coordination entre l'Algérie, qui relève du ministère de l'Intérieur, et les protectorats de la Tunisie et du Maroc, qui dépendent du ministère des Affaires étrangères, n'est pas sans inconvénient; l'esprit français, épris de logique, voit là une anomalie déconcertante.

Vue de SIDI-BOU-MÉDINE
A la suite du voyage du Président de la République, M. Millerand, dans l'Afrique du Nord en 1922, et sur la suggestion du maréchal Lyautey, des conférences nord-africaines annuelles furent instituées, dans lesquelles les gouverneurs et les résidents généraux se réunissent pour étudier en commun les questions qui les intéressent.
 
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