Cependant la loi organique annoncée par les décrets de
1898 et par la loi de 1900 n'a pas encore vu le jour. La
réforme essentielle et urgente consisterait, semble-t-il,
sans donner aux assemblées algériennes un véritable
pouvoir législatif ni une autorité souveraine, à leur
permettre de régler sur place les affaires qui
n'intéressent ni les finances métropolitaines, ni la
défense nationale et de statuer notamment sur les demandes
de concessions de mines et de chemins de fer qui ne
comportent ni subvention, ni garantie d'intérêt. On peut,
croyons-nous, sans danger, accroître les attributions des
assemblées algériennes; l'autonomie financière n'est pas
la préface du séparatisme.
De nombreux problèmes concernant la sécurité, les
communications, la politique indigène, l'administration
même, sont communs à toute l'Afrique française du Nord.
Le défaut de contact et le manque de coordination entre
l'Algérie, qui relève du ministère de l'Intérieur, et
les protectorats de la Tunisie et du Maroc, qui dépendent
du ministère des Affaires étrangères, n'est pas sans
inconvénient; l'esprit français, épris de logique, voit
là une anomalie déconcertante. |