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La première de ces
conférences eut lieu à Alger en février 1923 ; elles se
tiennent alternativement à Alger, à Rabat et à Tunis.
Elles ont donné de bons résultats, mais laissent
néanmoins subsister une lacune, car il n'y a point
d'arbitre entre les chefs des trois possessions
nord-africaines ; il en serait autrement si ces conférences
avaient lieu à Paris même, sous la direction effective du
Président du Conseil.
Convient-il d'aller plus loin et de rattacher l'Algérie,
comme on l'a proposé à diverses reprises, soit au
ministère des Colonies, soit à un ministère de l'Afrique
du Nord? Les bons arguments ne manquent pas en faveur de
cette solution, propre à donner une impulsion d'ensemble à
notre politique africaine. Mais de graves objections se
présentent, qui l'ont fait écarter jusqu'ici. Il ne serait
pas sans inconvénient ni sans danger de vouloir unifier les
trois parties de notre domaine nord-africain, qui ont
chacune leur vie propre et leur originalité, et ne sont pas
au même degré de leur évolution. Les musulmans de
l'Afrique du Nord se connaissent peu, ne s'aiment guère, ne
se sentent pas solidaires : serait-il bien raisonnable de
réaliser entre eux, par un souci de symétrie et de
logique, une unification qui risquerait de les amener à
faire bloc contre nous? En ce qui concerne plus
particulièrement l'Algérie, elle redouterait, si elle
dépendait du ministère des Colonies ou d'un ministère
spécial, qu'on n'eût la tentation de l'administrer de
Paris et qu'elle ne fût ainsi ramenée au funeste régime
des rattachements. D'autre part, si l'Algérie n'est pas une
simple réunion de départements français, ce n'est pas non
plus une colonie comme les autres ; cette province
française ne saurait être confondue avec des possessions
lointaines dont la structure sociale et économique est
très particulière. Les indigènes algériens diffèrent
certes des Français de la métropole, avec lesquels on a eu
tort parfois de vouloir les confondre, mais ils ne
diffèrent pas moins des populations coloniales noires et
jaunes. Le véritable ministre de l'Algérie, c'est le
gouverneur général; et si l'unification, qui est
certainement encore prématurée, doit se réaliser un jour,
ce devrait être par la constitution à Alger même d'un
haut-commissariat de l'Afrique du Nord, auquel M. Jonnart
avait songé pendant la guerre. |
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LA SITUATION
FINANCIÈRE |
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La question financière a
constitué après la guerre pour l'Algérie, comme pour tous
les pays qui ont été atteints par le grand cataclysme, une
des préoccupations les plus angoissantes. Sa monnaie,
solidaire de la nôtre, a passé par les mêmes alternatives
: inflation, dépréciation, stabilisation de fait en 1927,
stabilisation de droit en 1928. |
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