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  L'ALGÉRIE DE 1914 À 1930  
     
  
La première de ces conférences eut lieu à Alger en février 1923 ; elles se tiennent alternativement à Alger, à Rabat et à Tunis. Elles ont donné de bons résultats, mais laissent néanmoins subsister une lacune, car il n'y a point d'arbitre entre les chefs des trois possessions nord-africaines ; il en serait autrement si ces conférences avaient lieu à Paris même, sous la direction effective du Président du Conseil.
Convient-il d'aller plus loin et de rattacher l'Algérie, comme on l'a proposé à diverses reprises, soit au ministère des Colonies, soit à un ministère de l'Afrique du Nord? Les bons arguments ne manquent pas en faveur de cette solution, propre à donner une impulsion d'ensemble à notre politique africaine. Mais de graves objections se présentent, qui l'ont fait écarter jusqu'ici. Il ne serait pas sans inconvénient ni sans danger de vouloir unifier les trois parties de notre domaine nord-africain, qui ont chacune leur vie propre et leur originalité, et ne sont pas au même degré de leur évolution. Les musulmans de l'Afrique du Nord se connaissent peu, ne s'aiment guère, ne se sentent pas solidaires : serait-il bien raisonnable de réaliser entre eux, par un souci de symétrie et de logique, une unification qui risquerait de les amener à faire bloc contre nous? En ce qui concerne plus particulièrement l'Algérie, elle redouterait, si elle dépendait du ministère des Colonies ou d'un ministère spécial, qu'on n'eût la tentation de l'administrer de Paris et qu'elle ne fût ainsi ramenée au funeste régime des rattachements. D'autre part, si l'Algérie n'est pas une simple réunion de départements français, ce n'est pas non plus une colonie comme les autres ; cette province française ne saurait être confondue avec des possessions lointaines dont la structure sociale et économique est très particulière. Les indigènes algériens diffèrent certes des Français de la métropole, avec lesquels on a eu tort parfois de vouloir les confondre, mais ils ne diffèrent pas moins des populations coloniales noires et jaunes. Le véritable ministre de l'Algérie, c'est le gouverneur général; et si l'unification, qui est certainement encore prématurée, doit se réaliser un jour, ce devrait être par la constitution à Alger même d'un haut-commissariat de l'Afrique du Nord, auquel M. Jonnart avait songé pendant la guerre.
 

LA SITUATION FINANCIÈRE

 
La question financière a constitué après la guerre pour l'Algérie, comme pour tous les pays qui ont été atteints par le grand cataclysme, une des préoccupations les plus angoissantes. Sa monnaie, solidaire de la nôtre, a passé par les mêmes alternatives : inflation, dépréciation, stabilisation de fait en 1927, stabilisation de droit en 1928.
 
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