Pour la première fois, le
budget de 1924 se solda par des excédents de recettes; dans
les budgets suivants, l'équilibre fut réalisé d'une
manière de plus en plus complète. L'Algérie récupéra
ses forces, répara les dommages causés par la guerre,
assainit ses finances. Les excédents de recettes
reparurent, le fonds de réserve fut reconstitué. Le budget
a passé de 175 millions en 1914 à 532 millions en 1924 et
674 millions en 1926; celui de 1919 s'est élevé à 1 320
millions, celui de 1930 à 1801 millions ; sur cette somme,
le budget ordinaire, couvert par les recettes des impôts,
s'élève à 988 millions et le budget extraordinaire à 813
millions. Même en tenant compte comme il convient de la
dévaluation de la monnaie, l'augmentation, on le voit, est
considérable.
L'Algérie, qui n'a supporté qu'indirectement les
charges financières de la guerre, tandis que la métropole
fléchissait sous le poids des réparations, des pensions et
des dettes de guerre intérieures et extérieures, a eu plus
de facilités que la France pour faire un effort financier
décisif, dont il ne faut d'ailleurs pas réduire le
mérite. Mais les réserves fiscales ont été fortement
sollicitées et les impôts sont devenus très lourds. Ils
ont paru d'autant plus lourds qu'ils ont coïncidé avec une
réforme fiscale qui bouleversait les habitudes du
contribuable et pesait très sévèrement sur les
Européens. |