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  L'ALGÉRIE DE 1914 À 1930  
     
   Pendant la guerre, l'administration s'était efforcée de maintenir le plus d'activité possible sur les chantiers de travaux publics, mais elle avait dû se borner en général aux travaux d'entretien. La mobilisation ayant enlevé au service de la construction des lignes nouvelles la plus grande partie du personnel, on se contenta d'achever les sections des lignes qu'on pouvait terminer en utilisant les approvisionnements parvenus en Algérie avant l'ouverture des hostilités.
Après la guerre, l'Algérie s'efforça tout d'abord d'acquérir le matériel néces­saire à la remise en état et au renforcement des voies ferrées déjà existantes. Elle voulut aussi effectuer le plus rapidement possible la transformation de la ligne de Tébessa à Bône, destinée à drainer les richesses minérales, phosphates et minerais de fer, de la province de Constantine. En 1920, un programme de travaux publics de 2 600 millions fut établi, dont 1600 millions devaient être demandés à un emprunt et le reste au budget ordinaire. Mais l'incertitude qui pesait sur le monde entier, les difficultés budgétaires, les prix formidablement accrus des matériaux et de la main-d'œuvre, le désir des assemblées algériennes d'éviter à leurs électeurs de trop lourdes charges fiscales, firent pratiquer une politique de prudence et de recueillement. Le déficit croissant des chemins de fer, auquel il fallut remédier comme en France par des relèvements de tarifs, créait d'ailleurs un état d'esprit peu favorable à la construction de lignes nouvelles. En 1921 et en 1922, les travaux publics furent à peu près complètement suspendus. Poursuivant la réorganisation des chemins de fer commencée par M. Jonnart, l'Algérie racheta les réseaux encore détenus par des Compagnies; puis elle confia l'exploitation des lignes situées à l'Ouest d'Alger à la Compagnie P.-L.-M., à l'administration des chemins de fer de l'État les lignes de l'Algérie orientale et l'ancien réseau oranais à voie étroite. La liaison entre les deux exploitations fut assurée par un Comité de direc­tion et un Conseil supérieur des chemins de fer.
En 1923, l'amélioration de la situation permit d'envisager une reprise et un programme restreint fut élaboré en vue d'une réalisation immédiate. Ce programme fut établi pour une période de cinq ans, de 1925 à 1929; il comportait une dépense totale de 430 millions, dont 129 millions pour les chemins de fer, à savoir 75 millions pour la mise en état des lignes déjà en exploitation et 54 millions pour l'achèvement du programme de 1907. Les lignes prévues à ce programme ont été achevées en 1927, sauf la ligne de Constantine à Djidjelli, la plus coûteuse et la plus difficile de toutes, qui doit être terminée en 1931. Quant aux 1 743 kilomètres des voie nouvelles du programme de 1920, on n'en a pas encore abordé la réalisation.
Le principal effort s'est porté sur les travaux hydrauliques; M. Steeg a fait entreprendre la construction d'un certain nombre de grands barrages-réservoirs,
 
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