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Pendant la guerre, l'administration s'était efforcée de maintenir
le plus d'activité possible sur les chantiers de travaux publics,
mais elle avait dû se borner en général aux travaux d'entretien.
La mobilisation ayant enlevé au service de la construction des
lignes nouvelles la plus grande partie du personnel, on se contenta
d'achever les sections des lignes qu'on pouvait terminer en
utilisant les approvisionnements parvenus en Algérie avant
l'ouverture des hostilités.
Après la guerre, l'Algérie s'efforça tout d'abord d'acquérir le
matériel nécessaire à la remise en état et au renforcement des
voies ferrées déjà existantes. Elle voulut aussi effectuer le
plus rapidement possible la transformation de la ligne de Tébessa
à Bône, destinée à drainer les richesses minérales, phosphates
et minerais de fer, de la province de Constantine. En 1920, un
programme de travaux publics de 2 600 millions fut établi, dont
1600 millions devaient être demandés à un emprunt et le reste au
budget ordinaire. Mais l'incertitude qui pesait sur le monde entier,
les difficultés budgétaires, les prix formidablement accrus des
matériaux et de la main-d'œuvre, le désir des assemblées
algériennes d'éviter à leurs électeurs de trop lourdes charges
fiscales, firent pratiquer une politique de prudence et de
recueillement. Le déficit croissant des chemins de fer, auquel il
fallut remédier comme en France par des relèvements de tarifs,
créait d'ailleurs un état d'esprit peu favorable à la
construction de lignes nouvelles. En 1921 et en 1922, les travaux
publics furent à peu près complètement suspendus. Poursuivant la
réorganisation des chemins de fer commencée par M. Jonnart,
l'Algérie racheta les réseaux encore détenus par des Compagnies;
puis elle confia l'exploitation des lignes situées à l'Ouest
d'Alger à la Compagnie P.-L.-M., à l'administration des chemins de
fer de l'État les lignes de l'Algérie orientale et l'ancien
réseau oranais à voie étroite. La liaison entre les deux
exploitations fut assurée par un Comité de direction et un
Conseil supérieur des chemins de fer.
En 1923, l'amélioration de la situation permit d'envisager une
reprise et un programme restreint fut élaboré en vue d'une
réalisation immédiate. Ce programme fut établi pour une période
de cinq ans, de 1925 à 1929; il comportait une dépense totale de
430 millions, dont 129 millions pour les chemins de fer, à savoir
75 millions pour la mise en état des lignes déjà en exploitation
et 54 millions pour l'achèvement du programme de 1907. Les lignes
prévues à ce programme ont été achevées en 1927, sauf la ligne
de Constantine à Djidjelli, la plus coûteuse et la plus difficile
de toutes, qui doit être terminée en 1931. Quant aux 1 743
kilomètres des voie nouvelles du programme de 1920, on n'en a pas
encore abordé la réalisation.
Le principal effort s'est porté sur les travaux hydrauliques; M.
Steeg a fait entreprendre la construction d'un certain nombre de
grands barrages-réservoirs,
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