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  L'ALGÉRIE DE 1914 À 1930  
     
  
En même temps, les exportations diminuent par suite des mauvaises récoltes. Les années 1919-1924 forment la plus mauvaise série agricole que l'Algérie ait enregistrée depuis cinquante ans.
 
En 1919, la récolte avait été médiocre; en 1920, elle fut presque nulle; alors que, de 1913 à 1918, l'Algérie avait toujours récolté plus de 7 millions de quintaux de blé et même 13 millions en 1918, en 1920 elle ne produisit que 1 800 000 quintaux; pour l'ensemble des céréales, on obtenait 6 millions de quintaux, au lieu de 30 millions en 1918 et la part des indigènes dans ce total ne dépassait pas 3 millions de quintaux; 1920 est la plus mauvaise année qu'il y ait eu depuis la famine de 1868. Certaines parties des départements d'Oran et d'Alger ne récoltèrent absolument rien. Les pasteurs furent éprouvés plus cruellement encore que les cultivateurs de céréales; certaines régions perdirent 60 et 70 pour 100 de leur cheptel. La misère et le typhus s'abattirent sur les malheureuses populations indigènes.

Des mesures efficaces furent prises pour leur venir en aide et on ne revit pas les affreuses scènes de famine de 1868. On organisa des chantiers de travaux publics, on prit des mesures pour permettre aux indigènes éprouvés par la sécheresse de subsister jusqu'à la récolte suivante et pour leur procurer des grains de semence. On fit également aux populations pastorales des avances à titre de prêts remboursables, pour les aider à reconstituer leur cheptel. Les répercussions de la crise se firent sentir dans toutes les branches de l'activité commerciale, d'autant plus qu'aux causes locales s'ajoutèrent des causes générales instabilité des prix, désordre monétaire, rupture d'équilibre des changes, hausse formidable des salaires et des denrées. La consommation se restreignit, le crédit bancaire se resserra, les charges des impôts devinrent de plus en plus lourdes.

Une rue de FIGUIG (d'après P.E. Dubois).
Le malaise persista dans les années suivantes, mais il s'atténua.
 
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