Page précédente HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES - Tome2 - Retour page Table des matières ALGÉRIE - LIVRE IV  - CHAP. 2 Page suivante
  L'ALGÉRIE DE 1914 À 1930  
     
   La sécheresse sévit de nouveau en 1922, en 1924, en 1926, mais sans causer des difficultés aussi graves qu'en 1920; puis, en 1927, ce fut le tour des inondations, qui dévastèrent certaines régions de l'Oranie, car telle est en Algérie l'irrégularité du régime des pluies qu'on y passe de la disette à la surabondance. Ces divers fléaux n'ont pas retardé la marche en avant de la colonie et la mise en valeur s'est poursuivie sur un rythme de plus en plus accéléré. Européens et indigènes y ont contribué les uns et les autres.

L'agriculture demeure la grande richesse de l'Algérie. La viticulture continue à donner des bénéfices élevés et à constituer la principale richesse du pays. « Sans elle, dit M. Berthault, toute la vie de la colonie s'arrêterait; c'est elle qui permet les hauts salaires ruraux et apporte le bien-être aux masses indigènes qui achètent alors largement les tissus et le sucre; c'est elle qui, presque exclusivement, alimente le commerce des villes de la côte et contribue à l'essor de la construction; c'est elle qui permet à l'industrie automobile française d'avoir tant d'acheteurs de l'autre côté de la Méditerranée; c'est elle qui, avant tout, fait vivre les transporteurs, depuis les camionneurs jusqu'aux compagnies de chemin de fer et de navigation. » Mais les colons n'ignorent pas que le marché des vins est présentement saturé et que les crises de mévente risquent de se reproduire. Aussi s'efforcent-ils de varier leurs productions. Les bonnes méthodes de culture des céréales sont de plus en plus pratiquées; les indigènes achètent des charrues françaises et font des labours préparatoires; les rendements deviennent plus élevés et relativement plus réguliers. La culture du tabac, celle du coton se développent. Les cultures fruitières, olivier, oranger, sont l'objet de soins attentifs, ainsi que les primeurs. L'élevage du mouton, principale ressource des indigènes des steppes, a réparé les dégâts causés par les années de disette; bien que les progrès soient ici moins sensibles, un certain nombre d'améliorations ont été réalisées. Le liège, l'alfa, dont l'exploitation avait été interrompue pendant la guerre, ont repris leur place dans les exportations algériennes et l'ont même accrue. Les richesses minières sont exploitées avec plus ou moins d'intensité selon les conditions de la concurrence internationale et du cours des métaux. Mais les minerais de fer, avec l'Ouenza, qui a fini par entrer en exploitation en 1921, et les phosphates donnent des tonnages très importants. Les industries nées de la guerre ne lui ont pas survécu en général, mais les industries dérivées de l'agriculture se sont développées. L'industrie du bâtiment, longtemps arrêtée par l'élévation du prix des matériaux et de la main-d'œuvre, a repris avec beaucoup d'activité, notamment à Alger.
Tout cela se résume dans un mouvement commercial qui, en 1928, a atteint 8 964 millions, en augmentation de plus d'un milliard sur celui de 1927 (7 927 millions).

 
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